« I need you to trust me. »
[Tu dois me faire confiance.]
Une créatrice de mode (Eva Green) souffre d’une maladie mystérieuse qui déconcerte ses médecins et frustre son mari (Mark Strong), jusqu’à ce que l’aide arrive sous la forme d’une soignante philippine (Chai Fonacier), qui utilise la guérison folklorique traditionnelle pour révéler une horrible vérité.
Avec Nocebo, Lorcan Finnegan revisite les films de sorcellerie de façon originale et poignante. Il réussit à offrir un divertissement efficace.
On parle d’effet nocebo lorsque l’effet psychologique ou physiologique associé à la prise d’une substance inerte engendre des effets délétères pour l’individu. C’est donc l’inverse de l’effet placebo, qui lui, est associé à des bénéfices.
L’effet nocebo est beaucoup moins connu que l’effet placebo. Pourtant, elle est toute aussi réelle. On l’a vu dans une étude sur le vaccin contre la Covid alors qu’une étude démontrait que 76% des effets indésirables mineures comme les maux de tête étaient dû à l’effet nocebo.
Mais revenons à notre film… Il y a une belle phrase dans ce film. Le mari attaque Diana (la soignante des Philippines) en lui lançant que ses soins c’est de la bull shit et que c’est juste dans la tête. Elle lui répond que tout est dans la tête. Quelle belle façon de rendre crédible un film sur la sorcellerie.
Ainsi, Diana prendra en charge sa nouvelle maîtresse de maison afin de la guérir. Ou pas… C’est ce que se demandera le spectateur jusqu’à la toute fin.
Ce n’est pas un grand secret, le seul cinéma de genre qui me plait, c’est l’horreur. Mais je suis tout de même difficile. J’ai besoin de quelque chose de spécial ou d’original pour me satisfaire. Et Nocebo réussit là où la plupart échouent.
Non, il ne réinvente pas le genre. Mais en utilisant la structure et le langage d’un style populaire, il introduit certaines différences qui le rendent intéressant. Par exemple, l’introduction d’un personnage d’origine philippine au centre de l’intrigue est une belle nouveauté. Et en termes d’horreur, quoi de mieux que d’utiliser des croyances ancestrales d’un peuple pas si bien connu ici? Nous sommes habitués de voir des personnes sud-américaines dans ce genre de rôles. Voilà donc une idée rafraîchissante.
Moins originale, l’idée de donner le premier rôle à Eva Green était tout aussi bonne. C’est toujours un plaisir de voir cette actrice de grand talent à l’écran. Je dois dire que la psychose lui va bien. :lol :
Ce duo féminin est une union réussie. Je ne connaissais pas Chai Fonacier, mais force est de constater qu’elle est parfaite dans ce rôle chamanesque. Et les scènes de flashback normalement si ennuyantes résonnent merveilleusement bien pour amener le spectateur là où il doit se retrouver pour découvrir le punch final.
À défaut d’être vraiment effrayant, Nocebo est captivant. Eva Green est simplement trop forte dans ce rôle pas très flatteur. La fillette qui tient le rôle de sa fille est croquante et inquiétante à la fois. On l’adore.
Il s’agit d’un film parfait pour ceux qui veulent découvrir un cinéma plus international sans pour autant être trop désorientés.
Bande-annonce
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