« Come upstairs. »
[Viens en haut.]
Deux enfants se réveillent au milieu de la nuit pour constater que leur père a disparu, et toutes les fenêtres et portes de leur maison ont disparu. Pour faire face à l’étrange situation, les deux apportent des oreillers et des couvertures dans le salon et s’installent dans une soirée pyjama tranquille. Ils jouent des bandes vidéo bien usées de dessins animés pour remplir le silence de la maison et détourner l’attention de la situation effrayante et inexplicable. Pendant tout ce temps, dans l’espoir que des adultes viendront éventuellement les sauver. Cependant, après un certain temps, il devient clair que quelque chose veille sur eux.
Avec Skinamarink, Kyle Edward Ball offre un film certes imparfait, mais vraiment original et intriguant. Voici un film d’horreur qui vous surprendra… si vous restez jusqu’à la fin.
Des films d’horreur, il y en a des tonnes qui sortent chaque année. Et pour ceux qui recherchent de l’originalité et un peu de déstabilisation, il est rare d’être satisfait. Pour y parvenir, on doit sortir de Hollywood qui ne produit que très rarement du matériel d’horreur de qualité. On n’a qu’à penser qu’ils sont rendus à Scream 6 pour le voir. En général, on doit sortir de l’Amérique et se diriger vers l’Espagne ou le Japon pour avoir de bonnes chances d’être satisfait. On peut penser à Night of the virgin (La noche del virgen) du côté de l’Espagne, ou à Howling village (犬鳴村) au Japon.
J’ai donc fait un long détour pour en arriver à Skinamarink. Ce film indépendant va à l’encontre des normes du cinéma pour intriguer. Il y a, tout d’abord, le petit look des années 80 qui frappe l’imaginaire. L’histoire se déroule en 1995, et le réalisateur joue avec cette idée. Le générique d’ouverture fait même douter le spectateur. Est-ce un vieux film sur lequel je suis tombé? L’image neigeuse avec ces genres de ronds jaunes qu’on ne voyait qu’avec la pellicule à une certaine époque.
Ensuite, il y a la pénombre. Normalement, lorsqu’on ne voit rien dans un film, c’est chiant. Mais ici, ça ajoute admirablement bien à l’ambiance étrange du film. D’ailleurs, parlant de l’image, la majorité du film nous est présentée avec des plans de caméra qui semblent complètement ratés. Les personnages sont mal cadrés, il n’y a aucune profondeur de champ et on ne sait pas trop ce qu’on est censé regarder dans cette image où il n’y a qu’un bout de mur et un bout de plafond. Ah, est-ce une saleté sur le mur? Qui sait…
Mais, à la fin, toute cette mise en scène est bien pensée. Ça garde le spectateur attentif à ce qui se passe… ou à ce qui ne se passe pas. 😆
Cela dit, il y a quelques faiblesses dans ce film. Tout d’abord, il faut une certaine motivation pour se rendre au bout. Si le réalisateur avait coupé 10 minutes, pour en faire un film de 90 minutes, je crois que le résultat serait supérieur. Disons que de la minute 40 à la minute 60, je trouvais le temps un peu long.
Mais le dernier 30 minutes est parfait. Après avoir fait descendre notre rythme cardiaque pendant 1 heure, le réalisateur provoque de fortes palpitations avec quelques séquences effrayantes bien placées.
Skinamarink est une autre belle preuve que pour faire du bon cinéma, ce n’est pas de l’argent que ça prend, mais de la créativité. Kyle Edward Ball réussit à tirer tout ce qu’il y a à tirer d’un mini budget. Et soyons honnêtes, lorsque des enfants sont au centre d’un film d’horreur, le résultat est souvent particulièrement effrayant, lorsque le film est bien fait.
Skinamarink est disponible sur Shudder depuis le 2 février 2023.
Bande-annonce
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