Regardons maintenant la journée 8 du festival Plein(s) Écran(s) 2023.
Entre Parc-Extension et la ville de Mont-Royal, une cicatrice dans l’espace crée une étrange dichotomie entre deux voisinages.
Quand on dit que les murs ne servent qu’à créer des inégalités et à diviser, on ne peut trouver de meilleur exemple que ce que nous montre le film d’Eli Jean Tahchi. Filmé en grande partie à l’aide d’un drone, le court métrage du réalisateur d’origine libanaise montre comment la ville de Mont-Royal a longtemps (et continu) cherché à diviser ses riches, des pauvres et des immigrants qui habitent de l’autre côté du boulevard. Non seulement des lignes d’arbres ont été installées entre le boulevard et la rue de l’autre ville, mais une clôture de 4 pieds de haut… Pardon. Je veux dire six pieds de haut tel que demandé par l’évêque de l’époque. Il faut protéger les enfants pour éviter qu’ils aillent jouer dans la rue. Bien sûr… C’est un hasard que cette clôture sépare un quartier à majorité immigrante d’un quartier riche.
En mélangeant des images actuelles avec des extraits radio du passé, le réalisateur parvient à montrer comment l’église travaillait pour les riches (sommes-nous étonnés) à cette époque pas si lointaine que sont les années 60.
Une œuvre à voir pour n’importe qui qui aimerait comprendre comment les divisions entre riches et pauvres ou blanc et immigrants peuvent se créer.
À travers les souvenirs d’un petit journaliste de campagne, nous découvrons Louisiane Gervais, sculpteure aveugle et iconoclaste. Leur rencontre provoque une réaction en chaîne dont ils perdent rapidement le contrôle. Le court-métrage d’animation « Pas de titre » explore la relation ambigüe qui existe entre l’artiste, son œuvre et son auditoire.
Pas de titre est un de ces films qui me laissent incertain. L’image animée est bien. Elle est très vive, mais moderne à la fois. Le genre de dessins qu’on ne voit pas souvent dans le cinéma animé pour adultes. Le punch, vers la fin, est vraiment bien. La surprise est bien réussie.
Mais la narration est pénible. On ne sait pas trop si on est supposé y voir une parodie du film d’enquête narré, ou si on se retrouve simplement avec une mauvaise narration. Mais comme on n’en est pas certain, on ne peut faire autrement que de supposer que l’effet est raté.
J’ai bien aimé la petite critique à l’endroit des bobos. C’est vrai que beaucoup de gens s’intéressent à l’art juste pour se montrer plus brillants que la moyenne. Cette séquence de Pas de titre est vraiment bonne. Sinon, il s’agit d’un petit film sans prétention qui sera vite oublié…
Bonus, un père maladroit et insouciant, a la garde de son jeune garçon pour la journée. Fragilisé par sa récente rupture amoureuse, il constate que son petit développe une belle relation avec le nouvel amoureux de son ex-copine. Poussé par la crainte d’être remplacé, il décide de lui en mettre plein la vue en créant un moment père-fils teinté de magie.
Bien que le personnage du père soit cliché et que franchement, on ne voudrait vraiment pas lui confier un enfant, Mimine pose des questions pertinentes sur la séparation et la peur de perdre sa place qu’un parent peut avoir lorsque l’ex rencontre quelqu’un.
Il y a aussi toute la question de ce que les parents disent devant les enfants lorsqu’ils parlent de l’autre parent. Ici, on voit assez rapidement que la mère parle en mal du père devant Mimine. Cela dit, elle n’a pas tort lorsqu’elle dit qu’il est un « tout croche ».
Au final, on se retrouve avec un film léger et plaisant à regarder.
À la suite de la disparition d’un homme en Écosse, sa fille se remémore des paroles chantées avant la nuit.
Avec Chanson pour le nouveau monde, Miryam Charles offre un film faible qui n’a de bon que la musique qui en tapisse la trame.
En effet, la douce berceuse est magnifique et délicieusement interprétée. Mais il y a beaucoup trop de ratées pour que ce film reçoive la note de passage. Tout d’abord, le choix d’utiliser un son asynchrone dérange. Par exemple, pourquoi mettre un bruit d’eau qui arrive délicatement sur le rivage alors qu’on voit la mer avec de grosses vagues? Ce son d’eau qui arrive doucement sur la berge est aussi présent alors qu’on regarde une chute qui se déverse devant un beau paysage. Il y a aussi ces sons d’enfants qui n’ont clairement rien à voir avec l’image d’autres enfants qui sont montrés à l’écran. C’est ainsi d’un bout à l’autre du film.
Puis, il y a la caméra qui bouge comme si le plan fixe qui aurait nécessité un trépied a été fait caméra à la main. À plusieurs reprises on a cette fâcheuse impression. Ça dérange à un point que j’ai cessé de regarder l’écran à un moment parce que j’en avais marre d’avoir les yeux qui sautent.
Finalement, disons que si vous avez envie d’écouter une jolie berceuse, et que vous avez 10 minutes à perdre, vous pouvez y jeter un œil.
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