« On veut que vous partagiez, que vous laissiez tout ça sortir. Un peu comme une sorte de thérapie pour vous. »
Un soir, lors de l’émission de fin de soirée de Viva FM, l’animateur Vitor Lobo reçoit un appel téléphonique d’un vieil ami.
Avec The Lone Wolf (O Lobo Solitário), Felipe Melo propose un thriller psychologique d’une grande efficacité. Un genre de film qu’on voit rarement dans le court métrage.
Je dis souvent que les films nommés aux Oscars sont souvent surestimés. Que trop souvent, ils ne sont là que grâce au PR. Mais O Lobo Solitário mériterait totalement sa sélection. Nous saurons bientôt, d’ailleurs, s’il passe au-delà de la short list.
Dès le premier plan, on se laisse prendre par la musique stressante du film. Une musique qui n’est pas présente en grande quantité, mais qui revient de façon efficace à des moments clés. Et lors du dernier plan du film, lorsque cette musique embarque, on pousse un grand « ayoye ».
Ce thriller psychologique se déroule aussi dans une certaine pénombre. L’intrigue se déroule entièrement dans le studio de radio, en pleine nuit. Le thème de l’émission étant « les émotions », avec pour principe d’amener les auditeurs à se confier, le studio reste éclairé afin de créer une atmosphère feutrée, et donc assez sombre. L’ambiance est rapidement installée et on attend impatiemment l’appel qui fera capoter la nuit de Vitor.
Lorsque ce moment arrive, le spectateur n’y est pas préparé. Chapeau à Felipe Melo qui a écrit un scénario juste assez subtil pour garder le spectateur dans l’attente, sans pour autant le perdre en route. Et surtout, pour arriver à le surprendre.
On reste assis sur le bout de notre siège, le souffle court, pendant les 15 dernières minutes du film.
Pour ceux qui n’ont pas vu le film et qui désirent garder la surprise, je vous suggère de sauter cette section du texte.
The Lone Wolf (O Lobo Solitário) ramène à l’écran l’idée des accusations publiques. Mais ici, plutôt que d’utiliser Twitter, l’accusateur utilise le concept de la radio en direct pour attaquer le présumé agresseur.
Mais le brio du film est de faire en sorte que le spectateur hésite à prendre position. À part dans quelques cas précis, les accusations contre les personnalités publiques vont créer un genre de clivage. Il y aura ceux qui sont immédiatement prêts à condamner le présumé agresseur, et ceux qui condamneront l’odieuse attaque due à la jalousie ou la frustration, et qui ne croiront simplement pas le dénonciateur.
Mais, au final, il arrive quoi après ce genre de dénonciation publique? La réponse n’est pas donnée…
Toute histoire n’est pas faite pour être racontée dans un format court. Celle-ci, élaborée par Melo, est parfaite.
Je dois dire que si The Lone Wolf ne se retrouve pas dans les finalistes aux Oscars, je pourrai continuer de dire que les films sélectionnés ne le sont pas vraiment pour leurs qualités cinématographiques, mais plutôt pour les campagnes de relations publiques qui leur sont attribuées.
Bande-annonce
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