Hier midi avait lieu le dévoilement de la programmation du 28e festival Cinemania. Ce fut une longue heure à écouter l’équipe du festival présenter les commanditaires de l’événement. Oh! Pardon, je veux dire les films qui seront présentés… Je sais que les commandites sont importantes pour financer ce genre d’événement. Et c’est tout à fait correct. Mais lors du dévoilement de la programmation de Cinemania, j’avais l’impression d’entendre plus souvent des noms de commanditaires que des titres de films. C’en était franchement désagréable.
Cela étant dit, l’édition à venir, qui se déroulera du 2 au 13 novembre 2022, promet de beaux et bons moments de cinéma. On y jette un coup d’œil.
C’est Chien blanc d’Anaïs Barbeau-Lavalette qui ouvrira le festival le mercredi 2 novembre au Cinéma Impérial en présence de l’équipe du film, avant de prendre l’affiche à travers la province dès le 9 novembre. 4e long-métrage de fiction d’Anaïs Barbeau-Lavalette, le long métrage est l’adaptation du roman du même nom de Romain Gary, qui relate son histoire et une période de sa vie avec Jean Seberg et met en vedette Denis Ménochet, Kacey Rohl, K.C. Collins et le jeune Laurent Lemaire.
Le dimanche 13 novembre, c’est Tempête, du cinéaste québécois Christian Duguay qui viendra clôturer cette 28e édition de Cinemania, au Cinéma Impérial, en présence du réalisateur et de son comédien principal Pio Marmaï. Cette adaptation du roman jeunesse Tempête au haras met aussi en vedette Mélanie Laurent et Carmen Kassovitz dans cette épopée cavalière campée dans les paysages pittoresques de la Normandie.
Les spectateurs pourront découvrir de nombreuses primeurs provenant d’Europe et d’ailleurs. Ainsi As bestas (Rodgrigo Sorogoyen), Peter Von Kant (François Ozon) et Les survivants (Guillaume Renusson) seront accompagnés par le comédien Denis Ménochet; lauréat du Grand Prix du 75e Festival de Cannes, Close sera présenté par son réalisateur Lukas Dhont; Frère et sœur et Tromperie seront accompagnés par le cinéaste Arnaud Desplechin; la coproduction franco-québécoise L’origine du mal sera projeté en présence du réalisateur Sébastien Marnier; Emmanuel Mouret viendra de nouveau à la rencontre des festivaliers pour présenter Chronique d’une liaison passagère; Les cadors (Julien Guetta) sera accompagné par le comédien Michel Blanc; Tout le monde aime Jeanne (Céline Devaux) et Le petit Nicolas – qu’est-ce qu’on attend pour être heureux (Amandine Fredon et Benjamin Massoubre) seront présentés par le comédien Laurent Lafitte; Couleurs de l’incendie sera projeté en présence du réalisateur Clovis Cornillac; En roue libre (Didier Barcelo) sera accompagné par le comédien Benjamin Voisin. J’arrête ici, mais la liste se poursuit encore longtemps. Le festival mise gros sur le retour des stars après 2 années de pandémie.
11 longs métrages produits ou coproduits au Québec seront présentés dans la compétition Films du Québec. Le public ainsi qu’un jury exclusivement composé de dirigeant.e.s de festivals étrangers pourront ainsi découvrir : Au grand jour d’Emmanuel Tardif, retraçant l’histoire d’un douloureux non-dit familial.
Après avoir réalisé Marguerite (court-métrage finaliste aux Oscars en 2019), Marianne Farley signe son premier long métrage avec Au nord d’Albany, un drame familial à saveur de thriller et de road movie mettant en vedette Céline Bonnier et Zeneb Blanchet. Chien blanc d’Anaïs Barbeau-Lavalette sera présenté en ouverture et en compétition, et se voit déjà favori. Présenté à la Mostra de Venise cette année, le très attendu L’origine du mal de Sébastien Marnier, est une comédie noire dans laquelle Suzanne Clément, Laure Calamy, Jacques Weber et Doria Tillier se partagent l’affiche.
Porté par François Arnaud, Sophie Desmarais et Roch Castonguay et révélant un autre visage des communautés franco-ontariennes, La switch de Michel Kandinsky fait partie de la sélection de films québécois, tout comme Niagara de Guillaume Lambert. Respire d’Onur Karaman et Rodéo de Joëlle Desjardins Paquette font aussi partie de la compétition. Le public pourra également découvrir une œuvre d’animation adaptée d’un ensemble de nouvelles du Japonais Haruki Murakami, Saules aveugles, femme endormie de Pierre Földes. Attendu depuis plusieurs mois déjà, Tu te souviendras de moi d’Éric Tessier avec Rémy Girard, France Castel, Julie Le Breton et Karelle Tremblay aura droit à une première montréalaise le 1er novembre au Théâtre Outremont en présence de l’équipe du film. Enfin, Tempête de Christian Duguay, présenté en clôture du festival, clôt cette sélection de films québécois.
Quelques titres ont retenu notre attention : Houria de Mounia Meddour, porté par la comédienne Lyna Khoudri; Les amandiers de Valéria Bruni-Tedeschi, présenté en sélection officielle à Cannes; Le lycéen mettant en vedette le jeune Paul Kircher, Juliette Binoche et Vincent Lacoste; Retour à Séoul, sélectionnés adans Un Certain Regard au 75e Festival de Cannes, du réalisateur franco-cambodgien Davy Chou; À l’ombre des filles d’Étienne Comar dans lequel Agnès Jaoui, Alex Lutz, Hafsia Herzi et Veerle Baetens se partagent l’affiche; Ailleurs si j’y suis de François Pirot où on retrouve Jérémie Renier et Suzanne Clément qui forment un couple décalé; Jérémie Renier est également en vedette aux côtés de François Cluzet et Bérénice Bejo dans L’homme de la cave de Philippe Le Guay, et il donne la réplique à Mathieu Kassovitz dans L’astronaute de Nicolas Giraud. L’acteur Guillaume Gouix passe derrière la caméra avec Amore mio. Dernier film dans lequel a joué le regretté Gaspard Ulliel, Plus que jamais d’Emily Atef sera présenté; les jumeaux Ludovic et Zoran Boukherma dirigent Marina Foïs, Kad Merad et Jean-Pascal Zadi dans L’année du requin; Le monde d’hier de Diastème avec Léa Drucker, Denis Podalydès et Benjamin Biolay; projetée en clôture de la Quinzaine des Réalisateurs du 75e Festival de Cannes, la comédie d’espionnage Le parfum vert de Nicolas Pariser met en vedette Vincent Lacoste et Sandrine Kiberlain.
Elsa Zylberstein se présente en Simone Veil dans Simone, le voyage du siècle; Le cocon familial est ébranlé dans le conte social de Fabienne Berthaud, Tom, comme dans le récit de déracinement de Léonor Serraille, Un petit frère. Karin Viard incarne une mère en soif de vengeance dans Une mère de Sylvie Audcoeur, et Mia Hansen-Love signe Un beau matin, son huitième long-métrage porté par les performances de Léa Seydoux, Melvil Poupaud, Pascal Greggory et Nicole Garcia.
Dans la section compétitive dédiée aux documentaires francophones de Cinemania, on retrouve Atlantic bar de Fanny Molins, qui témoigne du destin incertain d’un petit bistrot à Arles; Éclaireuses de Lydie Wisshaupt-Claudel, La combattante de Camille Ponsin ainsi que Nous, étudiants! de Rafiki Fariala. Réalisé par Alain Ughetto et lauréat du Prix du jury du Festival d’animation d’Annecy, Interdit aux chiens et aux Italiens brouille, de manière inventive, la frontière entre le documentaire et la fiction. Coréalisé par Annie Ernaux, récipiendaire du Prix Nobel de Littérature cette année, et son fils David Ernaux-Briot, Les années SUPER-8 présenté à la Quinzaine des Réalisateurs au printemps dernier; Patrick Dewaere, mon héros, réalisé par Alexandre Moix et raconté par sa fille Lola Dewaere; et Un combat pour la paix de Yann-Antony Noghès, sur un pan méconnu de l’histoire franco-allemande et monégasque viennent compléter la section.
Lors de cette édition, Cinemania présentera 22 courts métrages parmi lesquels 14 sont des productions québécoises. Pour l’occasion, le festival organisera La Grande soirée du Court Québécois le vendredi 11 novembre au Studio-Cabaret de l’Espace St-Denis et réunira plusieurs artistes et artisans ainsi que le public dans une ambiance festive. Au terme de cette soirée, le Jury remettra le Prix du meilleur court métrage québécois Télé-Québec.
Cette année, Cinemania met le Luxembourg à l’honneur. Le festival aura cette année le plaisir d’accueillir une délégation de 35 cinéastes, producteurs et artistes venus du Luxembourg. En pleine effervescence, le cinéma luxembourgeois s’articule notamment autour du Film Fund Luxembourg, une agence fondée en 1990 par le Grand-Duché, aujourd’hui centrale dans le pays et ailleurs dans le monde. Une vingtaine de films luxembourgeois, récents et succès passés seront présentés.
Cinemania présentera aussi trois documentaires de l’artiste multidisciplinaire Fabrizio Maltese : California dreaming, I fiori persi et L’invitation. Trois expositions photographiques, Glamour en toute intimité (collection de photographies auxquelles des célébrités du 7e art, actives dans le monde francophone comme à Hollywood, ont confié leur image et celle des films dont elles faisaient la promotion pour être publiées dans des magazines spécialisés en cinéma, comme The Hollywood Reporter, auquel Maltese a contribué pendant près de dix ans avec ses portfolios); Clichés préparatoires et De plus près seront aussi présentés au Centre Phi, à la Cinémathèque québécoise et à l’hôtel Sofitel Montréal Le Carré Doré. Pour l’occasion, l’artiste a imaginé pour chaque lieu une expérience différente qui permettra aux visiteurs de découvrir son métier de photographe, indissociable de son autre métier, celui de cinéaste.
Au Centre Phi, le 3 novembre, une journée professionnelle sera tenue par la SODEC et le Film Fund Luxembourg, avec présentation d’un long-métrage, de quatre œuvres VR et d’un film d’animation, notamment. Des tables rondes et rencontres de réseautage sont aussi prévues avec le Fonds des médias du Canada et Téléfilm Canada. Le lendemain, le 4 novembre, deux critiques de cinéma, Boyd Van Hoeij du Luxembourg et Marc-André Lussier de La Presse, débattront de l’influence que peut avoir un petit territoire sur le septième art, dans un format de duel critique à la Cinémathèque québécoise.
Une journée sera aussi dédiée au Manitoba et à son cinéma. Oui, apparemment il y a du cinéma là-bas.
S’ajoutent aussi plusieurs événements et présentations spéciales. Vous pouvez trouver toutes les informations sur le site de Cinemania. Bon festival!
Bande-annonce
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