« Women’s rights through music. »
[Le droit des femmes par la musique.]
Deux jeunes chanteuses souhaitent chacune devenir la gagnante de l’émission musicale « Afghan Star », sous le mentorat d’Aryana Sayeed, star renommée et controversée en Afghanistan. Alors que leurs rêves prennent forme, leurs vies prennent une tournure brutale lorsque les Talibans reprennent le pouvoir.
Fazila Amiri, la réalisatrice, est née à Kaboul, en Afghanistan, et a obtenu le statut de réfugiée lorsque les Talibans sont arrivés au pouvoir en 1996. Elle a ensuite vécu au Canada et est devenue réalisatrice. Ses films abordent les questions sociales, les droits des femmes ainsi que les différents aspects de la culture afghane.
Ce documentaire met en parallèle l’espoir et la volonté de deux jeunes femmes qui aspirent à devenir chanteuses avec la complexité de la politique actuelle, suite à l’arrivée au pouvoir des Talibans en Afghanistan en août 2021.
L’Afghanistan, actuellement émirat islamique, a une histoire politique et religieuse fort complexe.
En 2021, les États-Unis ont retiré leurs troupes d’Afghanistan et les talibans ont mené une offensive à travers le pays. Le gouvernement, soutenu alors par les États-Unis, s’est effondré. Kaboul, la capitale de l’Afghanistan, a été reprise par les Talibans le 15 août 2021.
La réalisatrice suit le parcours de Zahra Elham et Sadiqa Madadgar, deux jeunes femmes courageuses et volontaires, décidées à percer dans le domaine de la musique.
Au début du film, Kaboul nous est présenté en 2019, avant l’offensive des talibans. Deux jeunes femmes discutent et chantent, ce sont les deux protagonistes. Le ton nous est donné : l’une des deux a eu une dispute avec un oncle, il lui avait demandé de changer de nom.
Sadiqa Madadgar suit des études en politique, pratique la boxe et est candidate à Afghan Star. Elle est déterminée à suivre sa voie, malgré le manque de liberté qu’elle ressent au quotidien. Zahra Elham est également déterminée à participer à l’émission Afghan Star. Passionnée de musique, elle se lie d’amitié avec Sadiqa.
Elles savent toutes les deux qu’il n’y aura qu’un.e seul.e gagnant.e, mais se serrent les coudes vers leur objectif commun.
Aryana Sayeed fait partie du jury de l’émission. Star en Afghanistan, elle est également connue pour ses propos qui abordent la défense des droits des femmes. C’est une personnalité influente pour les jeunes générations. Elle a par ailleurs déjà reçu des menaces de mort, notamment après avoir porté une tenue considérée comme « indécente » durant un show, à Paris. Combative, elle résiste et s’exprime en public de façon régulière.
Sadiqa et Zahra considèrent Aryana comme un « mentor » et leurs parcours vont se retrouver liés, à travers la musique et l’émission « Afghan Star ».
Le film était en phase de post-production, lorsque l’Afghanistan est tombé sous le joug des talibans en août 2021.
Alors que l’amitié se développe entre les jeunes chanteuses et qu’Aryana s’exprime sur le passé du pays ainsi que sur la condition féminine, nous observons les espoirs de chacune s’amoindrir du fait de la situation politique, en dépit de leurs tempéraments.
Leur force à chacune est d’avoir confiance en leurs aptitudes et volontés, malgré « la peur de se rendre dehors ».
Sadiqa, décidée à rester un temps à Kaboul lors de sa participation à l’émission « Afghan Star », cherche un appartement. Or, il s’avère qu’elle ne peut pas signer un contrat seule, « en tant que femme ».
Cette réalité quotidienne que les femmes rencontrent, Fazila Amiri nous la présente telle qu’elle est, alors que ces personnalités se battent pour simplement chanter et voir leurs projets aboutir.
Aryana Sayeed évoque d’autres chanteuses afghanes, talentueuses, mais injustement oubliées, qui ont parfois dû arrêter leurs carrières après s’être mariées. Sadiqa, Zahra et Aryana ont l’impression de vivre une régression, lorsqu’en août 2021, les talibans obtiennent le pouvoir par la force.
Ce film met en alerte et nous présente une situation dramatique, comme si, au lieu d’une évolution, un cycle se perpétuait, au détriment de droits humains.
Si ces trois jeunes femmes ont quitté l’Afghanistan, il est important de rappeler que la situation politique et sociale actuelle est problématique. Sans aide internationale conséquente, l’échappée semble en être la seule solution…
Bande-annonce
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