« That online environment has just created this access to children that was never there before. »
[Cet environnement en ligne vient de créer cet accès aux enfants qui n’existait pas auparavant.]
Sextortion: The Hidden Pandemic est une enquête sur le monde de l’hameçonnage en ligne et de la sextorsion (extorsion sexuelle) – une réalité actuelle pour un enfant sur sept en ligne. En descellant l’affaire fédérale d’un pilote de haut vol avec des centaines de victimes et en interrogeant des survivants et leurs parents, cette pièce sur un crime réel expose un crime souvent négligé contre les enfants, les tactiques des prédateurs en ligne et les voix des parents et de l’application de la loi pour tenter d’arrêter l’exploitation des enfants en ligne.
Avec son documentaire d’enquête, Maria Demeshkina Peek propose un film marquant sur un crime méconnu du grand public. Un film qui pourrait en bouleverser plusieurs.
Les prédateurs sexuels ont trouvé un moyen d’extorquer des enfants dans l’intimité de leur foyer. Ils n’ont pas besoin de clé pour entrer; juste un appareil connecté à Internet. Ils contraignent secrètement leurs victimes mineures à produire des images sexuelles, à avoir des relations sexuelles avec elles ou à leur donner de l’argent.
Voilà sur quoi se penche Sextortion: The Hidden Pandemic.
Alors que le film suit une enquête internationale en cours, il révèle la découverte choquante des enquêteurs du prédateur en ligne derrière des centaines d’affaires de sextorsion – et ses tentatives d’évasion de prison et d’évasion d’agents étrangers.
Le documentaire est divisé en 2 sections. La première propose la présentation du cas de sextortion mettant en scène un ancien pilote de l’armée américaine et ses victimes. On apprend ce qu’est la sextortion, comment les prédateurs s’y prennent et comment les victimes se retrouvent dans un tourbillon les menant souvent à la dépression, l’isolation et parfois au suicide. Dans l’acte final du film, nous assistons au récit à la première personne de S.M., victime du même réseau international de sextorsion dont a été victime l’adolescente canadienne Amanda Todd, qui s’est suicidée à la suite d’une prédation en ligne. La mère de Todd et S.M. révèlent la vérité sur ce qui est arrivé à Amanda en 2012 – et pourquoi il est extrêmement important pour eux de s’exprimer maintenant.
Pour ceux qui ne se souviennent pas de la jeune ado, c’est la jeune femme qui a fait une vidéo dans laquelle elle expliquait pourquoi elle allait mettre fin à ses jours en présentant des affichettes sur lesquelles elle avait écrit son histoire et ses raisons.
C’est donc à travers d’entrevues, d’images de procès et de reconstitutions que Maria Demeshkina Peek amène le spectateur à découvrir une triste et terrifiante réalité.
Il y a, par contre, une grande faiblesse dans ce film. Ce sont les reconstitutions souvent redondantes et mal jouées. Honnêtement, ces reconstitutions n’étaient pas nécessaires. Il aurait donc été plus pertinent de les soustraire et d’ajouter du matériel d’enquête.
Le film s’ouvre sur une reconstitution particulièrement ratée. Je me suis dit : « Ouf. Si c’est comme ça tout le long, ça va être long. »
Ensuite, il y a les reconstitutions des filles qui se photographient pour le prédateur. Tant qu’à faire des reconstitutions, on aurait pu choisir des filles qui ont l’air d’avoir l’âge de la victime qu’elles interprètent. Les victimes sont censées avoir 13-14 ans, alors que l’actrice semble en avoir 20. Ça diminue l’efficacité des images. En plus, on nous remontre ces mêmes images à plusieurs reprises. Les images de cette ado du Japon reviennent 3 ou 4 fois. Et chaque fois ça fait faux.
C’est grâce à des partenariats avec le ministère de la Justice et de la Sécurité intérieure, que l’équipe a eu un accès illimité et unique à tous les documents gouvernementaux pour une affaire internationale de sextorsion descellée pour ce film pour la toute première fois.
Le constat est frappant et terrifiant. Mais – est-ce une faiblesse scénaristique ou un fait exact – les victimes semblent tellement faciles à arnaquer. Si on se fie aux témoignages et aux images présentées, on pourrait croire que 4 ou 5 échanges de messages suffisent au prédateur pour obtenir les photos compromettantes des jeunes. Est-ce vraiment si facile d’obtenir des photos d’adolescentes nues? J’espère qu’il s’agit vraiment d’une faiblesse scénaristique, ou au niveau du montage. Sinon, la réalité est vraiment terrible pour les jeunes et les parents. Car les taux de sextorsion à travers le monde montent en flèche et de nombreux enfants se blessent simplement en étant en ligne.
Le film est projeté en première mondiale à Nashville dans le cadre d’un partenariat entre Auroris Media et Spotlight Docs le mardi 30 août de 19h à 21h (heure centrale) au théâtre historique Belcourt. La sortie en salles aura lieu le 30 septembre.
Bande-annonce
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