« Tu pourrais te faire assassiner. »
La lycéenne Minami (Moka Kamishiraishi) a une vie heureuse avec sa mère et son beau-père : elle aime nager et regarder son anime préféré Buffalo Koteko the Magical Plasterer. Cependant, un mystérieux talisman manuscrit dans le courrier déclenche une chaîne d’événements qui alimente soudainement son intérêt pour son père biologique. Par l’intermédiaire de Shohei (Kanata Hosoda), son amie du club de calligraphie shodo, elle apprend que son père était le chef d’un culte infâme et qu’il a disparu. Minami élabore un plan pour quitter son camp de natation pour retrouver son père énigmatique (Kanji Furutachi). Ainsi commence son aventure estivale…
One summer story (子供はわかってあげない) est une exploration langoureuse et ensoleillée de la découverte de soi et de la nature des liens familiaux. Cette histoire de passage à l’âge adulte sincère et édifiante est basée sur le manga primé de Tajima Rettou.
Certains films sont tournés de façon très classique et, pourtant, ils ont un petit je-ne-sais-quoi qui les rend intéressants. C’est le cas avec One summer story. Tout dans ce film transpire le bonheur. Vous vous souvenez d’Amélie Poulain? Minami serait dans la même lignée. Ce personnage dégage tellement de bonheur de vivre, que s’en est contagieux même pour le spectateur.
L’adolescente ne cesse de sourire, même lorsqu’elle nage, en pleine compétition. D’ailleurs, cette observation revient à quelques reprises dans le film. Son amour pour l’anime Buffalo Koteko the Magical Plasterer rend Minami encore plus attachante. Tout dans ce film se fait en douceur et en beauté. Sa rencontre avec Shohei en est un bel exemple. Une rencontre fortuite, menée par une certaine folie que les deux personnages entretiennent pour Buffalo Koteko.
Il y a aussi la vie familiale qui semble si facile, avec sa mère, son beau-père et son petit tannant de frère. Pas de chicanes avec ses amies non plus. A priori, cela pourrait sembler agaçant, mais non. Tout coule. Après 138 minutes, j’en voulais encore. J’ai souri, j’ai ri légèrement, j’ai été touché et j’ai passé un magnifique moment à regarder cette histoire toute simple, loin de ce que j’ai l’habitude de voir dans le cinéma nippon.
Le réalisateur a aussi intégré quelques thèmes plus sérieux en filigrane. L’abandon du père est évidemment un thème important dans ce long métrage. Mais ce n’est pas une tragédie. Minami n’est pas en peine ou dans le besoin de retrouver son père. Elle n’a pas de colère envers celui-ci. Elle est simplement curieuse de découvrir qui il est.
Il y a aussi le personnage du frère de Shohei… Enfin, de sa sœur. C’est le deuxième film japonais que je vois cette semaine, qui traite de changement de sexe. Mais cette fois-ci, ce n’est pas un enjeu en soi. Le personnage est simplement là, il existe. On mentionne qu’il a dû quitter la maison, n’étant pas accepté par ses parents, mais c’est tout. On laisse ce beau personnage exister. C’est d’ailleurs lui qui sera chargé de retrouver le père de Minami. Après tout, il a de l’expérience en tant que détective privé qui retrouvait des… chats perdus. Je vous ai déjà dit que j’adore l’humour japonais?
De bons feel good movie, il y en a peu. One summer story en est un. Avec des personnages attachants, des drames qui n’en causent pas et le minois adorable de Moka Kamishiraishi, ce film est exactement ce dont on a besoin après une journée difficile (ou une pandémie interminable).
Et pour ceux qui ne comprennent pas le japonais, sachez que les sous-titres se lisent bien. Ça peut avoir son importance. lol
One summer story est présenté au TJFF, le 26 juin 2022.
Bande-annonce
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