Je poursuis ma couverture du Festival d’Annecy en me gâtant avec la sélection officielle Off-Limits, offrant du cinéma expérimental en version courts métrages.
Une réflexion sur l’espace-temps sous une forme cinématographique. Chaque image représente un scan de 24 heures pris chaque jour du 21 mars au 21 juin 2020. Le paysage dépeint les phénomènes naturels d’un printemps particulier.
Voici probablement le film le plus intéressant qui a été fait sur les rues désertes en temps de pandémie de Covid19. Ces scans des rues de Brussels assemblés de façon à montrer le temps qui passe au ralenti offrent une perspective assez originale de cet événement. Le réalisateur belge réussit à rendre intéressant le vide et surtout, un événement sur lequel plusieurs se sont cassé le nez.
Un court métrage à voir pour la technique utilisée et pour la qualité de l’assemblage des images.
Cette expérience filmographique se concentre sur le caractère non évident du mouvement quand il est transféré à un objet étranger qui se trouve ainsi doté de la vie dérivée de la source réaliste du mouvement.
Le film de Flury amène le spectateur à se questionner sur ce qu’est, réellement, une animation. On a tendance à associer « animation » avec « dessins animés ». Mais dans cette œuvre aux confins de l’étrange, quelque part entre David Lynch et Simon Stålenhag, dérange avec ses mouvements fantomatiques et ces objets inanimés qui prennent soudainement vie sous nos yeux.
Voici donc une belle réussite du domaine de l’expérimental.
Investigation visuelle de l’interface du réel et du monde virtuel, en 5 chapitres. Les interventions numériques sont réalisées avec l’utilisation de surfaces naturelles.
En partant d’images de la nature (insectes, eau, forêts…), Koy crée des formes quasi abstraites. Les arrangements sont visuellement intéressants et les sons qui y sont ajoutés font travailler le cerveau. Mais par moment, ces abstractions durent beaucoup trop longtemps et on perd l’intérêt. Si ce film durait 12 minutes plutôt que 19, il n’en serait que plus fort.
Quoi qu’il en soit, le résultat mérite votre attention.
Visages, corps et actions se juxtaposent à l’infini. Des morceaux fragmentés d’une femme s’assemblent pour former le volume de ce qu’a été son image dans l’histoire du cinéma.
Un film à éviter si vous êtes épileptiques…
S’il y a un constat à faire après avoir vu ce film, c’est que le cinéma est un éternel recommencement. En fait, par l’alternance d’images provenant de deux films différents, le réalisateur montre que certaines scènes se répètent d’un film à l’autre, et souvent, plan pour plan. Et ce ne sont pas seulement des réalisateurs sans talents qui sont montrés ici. Des noms aussi prestigieux que Hitchcock, Van Sant, Sternberg ou encore Welles, Huston et DeMille s’y retrouvent. Un film à voir pour les gens qui s’intéressent à l’histoire du septième art.
Un épique voyage dans un univers d’abstraction géométrique. Des gravitations primaires aux abysses de l’esprit, des couleurs de la ville aux mirages de la rencontre de l’autre, le mouvement sera le seul élément tangible de ce parcours initiatique.
Les sphères, ou plutôt des boules, semblent être une excuse pour s’intéresser aux textures visuelles. Il s’agit d’un film plutôt réussi. Cependant, ce court métrage risque de plaire beaucoup plus aux graphistes qu’aux cinéphiles typiques. Ce qui explique probablement la raison pour laquelle il m’a plu.
On feuillette l’histoire de l’avant-garde cinématographique d’une œuvre conçue comme une centrifugeuse de citations du panthéon du cinéma visionnaire. On conjure le ciel et l’enfer et on embarque sans peur dans une course de collision vers l’apocalypse.
La superposition d’images permet de faire des choses assez intéressantes. Ici, le réalisateur utilise le train afin de jouer avec les possibilités. Ça commence de façon assez intense avec deux femmes : une debout sur un chemin de fer, avec une valise, l’autre accroupie, la tête posée sur le rail. Les deux femmes semblent attendre la mort.
S’ensuit une série de plusieurs superpositions d’images avec, toujours, un train. Il y a, dans le montage saccadé de ce film, quelque chose qui rappelle le cinéma russe du début du XXe siècle. Petit bémol : le film est un peu trop long.
Ce film révèle le processus cellulaire : les effets de time-lapse et le ralenti amènent l’éclatement du pollen et la germination des fleurs à l’échelle de la perception humaine. Des motifs célèbres de l’histoire des films scientifiques font leur apparition.
Il y a, depuis quelques années, une bonne quantité de courts métrages expérimentaux utilisant le microscope à titre de lentille pour filmer l’invisible et en faire une œuvre. Mais comme il y en a maintenant beaucoup, ça prend plus qu’un microscope et une caméra pour offrir quelque chose de valeur. Ici, Grill réussit à pousser un peu plus loin l’image. Il ne se contente pas de montrer ce que son outil capte, mais il l’anime en montrant les processus de transformations, ce qui donne droit à un spectacle franchement étonnant.
Prenant pour fil conducteur la monnaie virtuelle et les déchets numériques, le film tente d’explorer la manière dont les actes de production et de consommation du monde virtuel interagissent systématiquement avec la réalité.
Le film de Liu traite d’un sujet complexe, j’en conviens. Mais lorsque nous avons absolument besoin du résumé pour réaliser de quoi il s’agit, c’est rarement une bonne chose. On comprend effectivement que Very, Very, Tremendously traite de gestion des déchets. Mais le réalisateur utilise beaucoup trop la superposition et les images multiples. On en vient qu’à ne plus trop comprendre ce qu’on regarde. En plus de cette trop grande quantité d’images, il y a la longueur du film qui pose problème. 10 minutes auraient été suffisantes pour créer l’effet voulu, et le spectateur en sortirait probablement plus intéressé. Tout de même un bel essai, sur un sujet qui sera de plus en plus présent dans les années à venir.
© 2023 Le petit septième