Je poursuis ma couverture des sections courts métrages étudiants avec la section Tranche de vie.
On y découvre des parcours humains élaborés sur le long terme qui scrutent les êtres dans leur intériorité, des êtres confrontés aux épreuves de la vie, amenés à lutter contre des souvenirs douloureux.
Dans une lettre adressée à son agresseur, une jeune femme expose tous les sévices qu’elle lui ferait subir à son tour. Le ton cru et la violence tendent à inverser le rapport victime-coupable.
On oublie la joie et la légèreté avec ce film. Est-ce que la réalisatrice y relate une expérience qu’elle a elle-même vécue? Disons que la tangente utilisée est toute sauf remplie d’acceptance. Le ton agressif de la narratrice surprend le spectateur et amène à réfléchir.
Les images sont toutes aussi étonnantes. Alors que le texte est violent et explique ce que la femme ferait à son agresseur (comme de lui arracher la peau des couilles pour lui faire manger), les images alternent entre de la pure innocence — souvent une petite fille qui fait des choses typiques qu’un enfant de 5-6 ans ferait — et de la nourriture qui se fait couper, déchiqueter.
Un film à voir pour ceux et celles qui ne sont pas trop sensibles à cette thématique.
Le jour de son 30e anniversaire, Margot se rend à son agence de mannequins pour signer sa cessation de contrat. Seule dans les bureaux, elle décide de vivre une dernière soirée mémorable.
Le fameux chiffre 30… Un passage difficile pour plusieurs. Moi le premier. Mais lorsqu’on est mannequin, c’est certainement encore plus difficile. 30 n’est pas parfait. Certains détails accrochent. Par contre, la mélancolie est palpable et le message passe. En travaillant un peu plus sur les détails au niveau de la composition des plans, la réalisatrice est vouée à un bel avenir.
Alors que les premières neiges tombent sur la province, une ouvrière en deuil passe sa journée à récolter des huîtres le long de la rivière et à contempler la nature de son chagrin.
Le noir et blanc, ça a quelque chose de magique. Quand on sait créer un bel éclairage, ça peut donner des merveilles. C’est le cas ici.
Dans ce film quelque peu étrange, aux allures poétiques, le jeune réalisateur offre une romance des plus bizarre entre une femme et… En fait, je préfère ne pas trop en dire. Non seulement l’image est d’une beauté, mais l’histoire est originale. Je pourrais ajouter que je n’avais jamais vu des costumes aussi réussis dans un film étudiant. Chapeau!
Chez sa grand-mère pour la fin de semaine, Lila retrouve son cousin Maxime, de qui elle est très proche depuis l’enfance. Un événement important marquera toutefois leur relation pour toujours.
Ce film manque de clarté. On a Lila qui flirte avec son cousin, ils dorment ensemble et soudainement quelque chose se produit. Mais entre le moment où Maxime commence à balader ses mains sur sa cousine et le moment où on la voit pleurer, rien ne laisse croire, au spectateur, que l’adolescente ne veut pas. Je comprends que nous sommes à cette époque où en l’absence d’un oui clair, ça veut dire non. Mais dans un court métrage, parfois il faut rendre le message un peu plus évident.
À la fin de ce film, on reste avec un gros point d’interrogation dans la tête. En fait, nous ne sommes même pas sûrs de ce que le garçon a fait exactement. A-t-il caressé la fille par-dessus ses vêtements? L’a-t-il caressé sous ses vêtements? L’a-t-il pénétré? Et au final, on ne comprend pas trop pourquoi elle reste immobile, à faire semblant de dormir…
À l’aide d’archives numériques et sur pellicule super 8, hommage au grand-père de la réalisatrice, un immigrant jamaïcain de première génération arrivé au Canada dans les années 1950.
Je ne vais pas m’attarder sur ce court métrage puisque mon point de vue sur les films de famille est bien documenté. Pour moi, ces films ne valent que très rarement la peine. Et ici, on reste dans la norme.
Hélène, une femme vivant seule dans un bungalow en 1976, est confrontée à son passé lorsque son mari réapparaît soudainement après être parti un an pour écrire un livre.
Ce film est situé en 1976, mais honnêtement, ça n’a aucune importance. Ou presque. Ça pourrait tout autant se dérouler aujourd’hui. Cela dit, je dois saluer le travail au niveau des décors et des costumes. Trouver un appartement au look années 70 n’est pas si simple.
Souvent au cinéma, on sait qui sont les gentils et qui sont les méchants. Dans ce cas-ci, on comprend assez rapidement que Raymond est le pas fin et que Hélène est la pauvre femme que l’on va aimer. Mais plus le film avance, et plus le spectateur se retrouve confronté à cette idée préfaite. Nos empreintes est bien écrit et bien dirigé. Et le plan final est simplement parfait!
Entre l’attente du chèque d’aide sociale et les rencontres avec la DPJ, être mère monoparentale de quatre enfants est un travail à temps plein, surtout lorsqu’on se retrouve à la rue.
À un mot près (littéralement), le texte de ce court documentaire est parfait. Mais les images qui accompagnent la narration ne sont pas à la hauteur des attentes. C’est dommage, car le scénario a de quoi créer une œuvre forte.
Ma suggestion au réalisateur serait de conserver son texte et de le reprendre lorsqu’il aura un peu plus d’expérience dans le domaine. Alors, je serai le premier à faire la file pour voir le résultat.
En novembre 2001, Charles a accompagné son Martin jusqu’au bout. Vingt ans plus tard, il nous replonge dans le contexte de l’épidémie de sida des années 1990.
Rafaël Beauchamp réussit quelque chose d’intéressant en nous présentant cet homme, qui pourrait avoir l’air d’un illuminé, d’une façon à ce que le spectateur puisse s’y intéresser. La plus grande faiblesse du film est qu’il est trop court. C’est un compliment, mais en même temps ce n’en est pas un. C’est au moment où le film se termine qu’on a l’impression qu’il prend son envol. Comme si les 8 premières minutes étaient l’introduction d’un film qui devait en durer 20.
En tout cas, ce jeune réalisateur a du talent. On verra ce qu’il peut faire lorsqu’il aura l’occasion de faire un film plus long…
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