Cette année, pour les RVQC, j’ai décidé de faire quelque chose de différent. Je me penche sur la compétition estudiantine. Qu’est-ce qui m’amène à parler de cinéma étudiant? La qualité de l’offre. Ces jeunes cinéastes sont les grands de demain.
Je commence par la section qui offre des portraits de jeunes d’aujourd’hui, de leurs rêves, de leurs aspirations, de leurs angoisses. Et du monde autour d’eux, de ses pulsations, de ses soubresauts et des grandes questions qui le traversent.
En audition pour le rôle de Nelly Arcan, des actrices articulent une parole digne et essentielle. Une approche à la fois simple et originale qui déploie un hommage sensible à cette grande écrivaine.
Cet incroyable court métrage poursuit son chemin. Je vous avais dit lors des RIDM que vous deviez absolument le voir. Si vous n’aviez pas saisi votre chance cet automne, vous êtes chanceux. Vous pouvez le faire pour quelques jours encore.
Dans Casting Nelly, des jeunes femmes qui auditionnent pour le rôle de Nelly Arcan sont simplement assises sur une chaise, parlant de leur vision de l’auteure, ou lisant des lignes des romans d’Arcan.
Malgré cette grande simplicité, j’ai été bouleversé par la force des mots que prononcent ces femmes. Par moments on ne sait plus si les mots sont des lignes tirées des romans, ou si ce sont les actrices qui sont en train de parler d’elles-mêmes. Et c’est là que le film frappe l’imaginaire du spectateur. Comment se fait-il que des phrases sorties d’œuvres littéraires particulièrement dures ne soient pas plus faciles à repérer?
Nelly Arcan est une incontournable lorsqu’on parle d’image corporelle féminine. Mais c’est en écoutant d’autres femmes raconter leurs propres histoires à travers Nelly qu’on comprend que l’auteure de Putain n’était malheureusement pas seule dans son combat contre les imperfections.
Jules, 17 ans, perd le contrôle d’une soirée au cours de laquelle il ouvre les portes de la salle de quilles familiale à un groupe de fêtards qu’il veut impressionner.
Quand tu es un ado pas super populaire à l’école, et que tu as l’occasion de paraître cool auprès de ceux qui le sont, tu peux faire des grosses bêtises. C’est ce que raconte L’abat. On pourrait aussi y voir les attentes parfois trop élevées qu’ont les parents pour leurs enfants. Non mais, laisser la gestion d’un bowling à un garçon de 17 pendant tout un weekend, ce n’est pas vraiment une décision éclairée.
Quoi qu’il en soit, ce court métrage offre une histoire simple et bien ficelée, bien interprétée et plaisante à regarder.
Perdus entre le village, la forêt et la shop, les jeunes du Nord du Québec errent entre passion, passe-temps et questionnements.
En regardant ce court métrage, j’avais deux commentaires en tête : ça pollue pas mal en régions éloignées; et criss que les jeunes n’ont rien à faire d’intelligent dans ce coin là. C’est plus fort que moi. Chaque fois que je vois ces histoires dans lesquelles les seuls passe-temps de jeunes sont de faire de la motoneige ou du quatre-roues, je me dis que c’est tellement de la pollution inutile. Lorsque ces véhicules servent de moyen de transport, c’est une chose, mais à l’époque de la crise climatique, il me semble que ça ne devrait plus exister. Mais Lost dans l’paradise va encore plus loin dans cette vie remplie de culture que peut être celle des régions éloignées : brûler des arbres à grands coups d’arrosage à l’essence.
Je ne sais pas trop quoi penser de ce film, en fait. Est-ce une façon de dénoncer ces habitudes nocives? Est-ce simplement un regard que l’on pose sur ces jeunes ou s’il s’agit d’autre chose?
Cela étant dit, les longs plans fixes que nous offre le réalisateur sont très bien pensés. Il s’agit d’une belle façon de montrer la lenteur de la vie et le temps qui semble interminable dans ce coin du Québec.
À l’aube de ses 17 ans, Laetitia navigue entre son trouble de l’attachement et son besoin flagrant d’amour. Récit d’une quête dans un monde où le contrôle sur l’image est absolu.
En 2021, on pourrait croire que les jeunes femmes sont moins coincées dans l’importance de l’image qu’elles projettent. On pourrait croire que le féminisme a percé et que les jeunes n’ont plus ce genre de dépendance. Clairement, et les réseaux sociaux comme Instagram et Tik Tok n’aident pas, ce n’est pas le cas de toutes les adolescentes.
La force de Love-moi est de ne pas porter de jugement. La réalisatrice questionne, mais jamais elle ne juge. Fait intéressant, par contre, Laetitia, elle, semble se juger. La question que vient à se poser le spectateur en regardant ce documentaire est la suivante : comment se fait-il que malgré qu’elle soit consciente du côté nocif de son mode de vie numérique, la jeune femme persiste à agir ainsi?
Ce qui m’amène au seul point négatif du court métrage. On dirait qu’on tente de justifier ce comportement par l’enfance difficile qu’a eue Laetitia. Ça, c’est dangereux…
Sommes toutes, ce film amène un sérieux questionnement sur la place de l’image dans notre société actuelle, qui se veut plus féministe et plus égalitaire.
Simon, 11 ans, est réveillé durant la nuit par la police. Sa meilleure amie, Clara, a disparu. Il décide de partir à sa recherche, avec l’aide de son ami Ben.
Voici un genre de thriller comme on n’en voit simplement jamais. En fait, il s’agit d’un film avec des jeunes ados, mais qui vous gardera bien collé à votre siège. Il s’agit aussi d’un film qui se démarque des 4 autres de ce programme. Il s’agit du seul film qui n’a rien à voir avec un style documentaire.
En fait, Clara est partie est un film de genre bien assumé, qui remplit pleinement sa mission : faire augmenter le rythme cardiaque du spectateur à mesure que l’intrigue avance. Voici un film bien écrit, d’une équipe à surveiller.
© 2023 Le petit septième