« — Tu m’accompagnerais pour parler à un psychologue?
— J’ai besoin de personne, Gioia.
— Il m’a dit que le jeu, c’est comme une drogue. »
Gioia (Madalina Maria Jekal) a 18 ans. Elle vit avec son père dans un petit village des montagnes où elle travaille comme bergère. Rayonnante et généreuse, elle prend soin de sa communauté en collectant et livrant chaque jour quelques litres d’eau thermale provenant de la source « miraculeuse », bien connue pour ses propriétés thérapeutiques. Un jour, sa vie est bouleversée par un événement tragique qui la mènera loin de chez elle, dans une ville qu’elle ne connaît pas, pour aider son père.
Avec Anima Bella, Dario Albertini offre un magnifique film sur les relations père-filles et sur les effets du jeu compulsif.
Le thème du jeu compulsif est au centre du récit, car c’est cette prémisse qui permettra au réalisateur de mettre de l’avant la relation père-fille.
Albertini a commencé sa carrière comme documentariste et il amène cette expérience dans Anima bella. On sent que la façon qu’il utilise pour montrer comment agit le père vient du documentaire. D’ailleurs, l’image du film donne une impression documentaire. Le réalisateur s’est d’ailleurs inspiré de son documentaire Slot, pour créer Anima bella, qui est le deuxième chapitre d’une trilogie qui a commencé avec Manuel, sur la relation mystérieuse et complexe entre parents et enfants.
La deuxième partie du film est spécifiquement sur la dépendance. On nous amène dans un centre de réadaptation pour joueurs compulsifs. Exactement le même genre de centre où on amène des gens en désintox. C’est aussi le moment où le réalisateur fait basculer la relation entre les deux personnages…
Au début du film, on voit un père libre, qui ne prend pas ses responsabilités, en opposition à sa fille qui gère l’élevage et qui est emprisonnée dans son travail, mais surtout dans le fait de devoir constamment rattraper les bourdes financières de son père.
Malgré cela on découvre une relation père-fille remplie d’amour et de tendresse. Mais une relation malsaine pour une jeune femme de 18 ans. Et donc, dans la deuxième partie du film, c’est le père qui devient prisonnier (de la maison de soins) alors que Gioia devient libre. Cette liberté est symbolisée par son nouveau boulot et son nouveau mode de transport.
Mais pour que ce changement drastique se produise, il faut, évidemment, un événement violent. C’est aussi cet événement qui permet de comprendre la force de l’amour qui unit le père et sa fille. Mais est-ce que l’amour est suffisant pour guérir un addict?
Anima Bella raconte l’histoire de Gioia, une jeune fille de dix-huit ans qui vit dans un petit village rural du centre de l’Italie. Elle exerce un métier qu’elle aime et est aimée de tous. Mais la personne la plus proche d’elle, son père, l’oblige lentement à bouleverser sa vie.
Malgré son style sobre et ses thèmes lourds, ce long métrage reste beau, et porteur d’espoir. Parfois, pour être heureux, il faut choisir de l’être.
Anima bella est présenté au Festival Cinéma du Monde de Sherbrooke, du 7 au 14 avril 2022.
Bande-annonce
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