« Welcome back. »
[Bon retour.]
Froide, pâle et dans le noir, Fret Greyl (Anna Hopkins) revient à la vie éveillée, à l’intérieur d’un conteneur cylindrique de 3′ x 5′. Elle arrache le masque attaché à sa bouche et crie à l’aide. D’autres sont là, piégés eux aussi, y compris son ex, John Schimdt (Simon Mutabazi).
Alors que le monde fait face à un fléau mortel, une parasitologue de première ligne est emprisonnée dans une chambre de survie. Pour s’échapper, elle devra détruire le dernier de son espèce.
Avec Tin Can, Seth A. Smith offre un film de science-fiction original et fort intéressant. Un film qui prend une signification spéciale avec la pandémie actuelle.
Sélectionné à Fantasia, Tin Can nous rappelle étrangement la situation difficile dans laquelle nous vivons depuis 2 ans. Mais ici, les humains sont pris avec un parasite plutôt qu’un virus. Et ils sont dans une situation plus tragique. Disons que la fin approche… mais pas la fin de la bactérie. Plutôt celle de l’humain.
Cette partie de l’histoire n’est pas ce qui rend le film original et particulièrement intéressant. Mais il faut avouer que la façon dont l’envahisseur prend le contrôle du corps est assez bien créée. Ces genres de chrysalides blanches et visqueuses créent l’effet de dégoût escompté chez le spectateur. Les dialogues ne sont pas très poussés, mais on réussit à éviter la catastrophe habituelle des films de science-fiction. Et les dialogues ne sont pas si importants, car Tin Can est avant tout un film d’atmosphère. Et ça, c’est réussi!
De sa petite cellule, Fret réfléchit avec les autres captifs; ensemble, ils reconstituent ce qui s’est passé. Un fléau mondial appelé Coral a ravagé la Terre. Ce champignon envahissant s’est propagé d’un continent à l’autre à une vitesse incroyable, infectant tous les êtres vivants. Fret étant une parasitologue obsédée par le développement de nouvelles façons de contrôler la forme de vie, son travail aurait pu sauver des millions de personnes. Mais avant qu’elle ne puisse terminer son antidote, elle a été emprisonnée par un ravisseur inconnu.
Dès le premier plan, le spectateur se retrouve propulsé dans une atmosphère suffocante. Le réalisateur réussit merveilleusement bien à jouer avec le manque d’espace et de lumière. La séquence d’ouverture se déroule dans une presque pénombre. On ne voit presque rien, on n’entend presque rien. On ne sait presque rien. Puis le réalisateur utilise certains procédés intéressants pour nous montrer à quel point l’espace est restreint. C’est en plaçant la caméra à l’extérieur qu’il y parvient. Par exemple, la caméra est placée sous la capsule et le plancher de celle-ci est mis en transparence.
Pendant ce temps, tout ce que l’on sait de l’extérieur, c’est ce que Fret réussit à voir par sa grille d’aération. Quant au spectateur, il passera une bonne partie du film à se demander ce qu’il peut bien arriver à ceux qui se font libérer, et quelle est la signification de ces maudites lumières jaunes.
Tin Can est un sombre thriller de science-fiction, qui amène le film de prison à un tout autre niveau, plus viscéral.
Un rare film de science-fiction à m’avoir gardé sur le bout de mon siège. Je vous le suggère vivement!
Bande-annonce
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