« — È un matrimonio triste il tuo?
— Non è triste. Non è più matrimonio. »
[— Ton mariage est triste?
— Il n’est pas triste. Il n’y a plus de mariage.]
Est-il difficile de se séparer après une longue relation? Après dix ans de cohabitation ou de mariage par exemple? Est-il difficile de trouver les mots, les moyens? Est-ce compliqué de vouloir quitter un homme sans le faire souffrir? Et si un jour, dans un moment de désespoir et de solitude, vous écriviez à un courrier du cœur? Se défouler ou trouver quelqu’un qui nous suggérerait comment faire, comment pouvoir se séparer sans faire souffrir son partenaire? Mais surtout, que se passerait-il si cette lettre anonyme parvenait à notre partenaire et non à un inconnu?
Avec Lasciarsi un giorno a Roma (qu’on pourrait traduire par Se laisser, un jour à Rome), Edoardo Leo offre une comédie romantique atypique dans laquelle la partie où tout va bien a été supprimée. Disons que c’est un choix un peu étrange et surtout très rafraîchissant que nous offre le ICFF pour la St-Valentin 2022.
Normalement, le format de la comédie romantique est simple : deux personnages se rencontrent, tombent amoureux, se séparent, et finissent ensemble et heureux. Mais dans Lasciarsi un giorno a Roma on commence avec le couple déjà formé. Et rapidement on apprend que Zoe (Marta Nieto) veut laisser Tommaso (Edoardo Leo). Puis, il y a le couple d’amis, dans lequel c’est l’homme qui veut quitter sa femme. Dans les deux cas, l’intrigue tourne autour de ce choix et du moyen. Tant Zoe que l’ami se demandent quand et comment ils s’y prendront pour laisser leur partenaire sans lui faire trop de mal.
C’est tout de même rafraîchissant de regarder un film qui se veut une présentation spéciale St-Valentin, dans laquelle tout le monde veut laisser tout le monde. Sauf le mignon couple de p’tits vieux qui s’apprêtent à fêter leur 50e anniversaire.
Le côté comédie (car une comédie romantique doit tout de même rester légère) vient des échanges entre Tommaso et Zoe, alors qu’elle écrit à Márquez, auteur d’un courrier du cœur, pour lui demander conseils sur la meilleure façon de laisser son amoureux. Ce qu’elle ne sait pas, évidemment, c’est que le Márquez en question, c’est Tommaso. Être un auteur de romans n’est pas suffisamment payant. Il arrondit donc ses fins de mois grâce à ce petit boulot.
D’ailleurs, Edoardo Leo joue très bien le côté physique de ce genre d’humour. Ces réactions, de gars qui doit faire comme s’il ne savait pas, mais qui n’y arrive pas vraiment, sont plutôt dures à jouer.
Le réalisateur ne s’en cache pas. Son film est avant tout une lettre d’amour pour sa ville. Il explique, dans une entrevue que vous pouvez voir juste avant le film, qu’il n’y a rien de mal à faire un film carte postal s’il s’agit d’un film d’amour, puisque ça devient, en quelque sorte, un film d’amour envers une ville. Et d’une certaine façon, une chance. Parce qu’honnêtement, les relations amoureuses ne sont pas très joyeuses dans ce film.
Je dois d’ailleurs dire que pour quiconque a connu Rome autrement qu’en tant que simple touriste, ce film donne chaud au cœur. C’est vrai que Rome est une des plus belles villes du monde. Si seulement il n’y avait pas les Romains. lol
Et si vous pouviez découvrir, anonymement, les secrets de votre petite amie et trouver un moyen qu’elle puisse vous dire, directement, ce que vous ne devriez pas savoir, le feriez-vous? Et si, de ce fait, vous découvriez plutôt qu’elle veut vous quitter?
Je sais, la prémisse est quétaine. Mais pour un gars qui, comme moi, n’aime pas les comédies romantiques (et qui en a définitivement vu trop en une semaine), Lasciarsi un giorno a Roma est vraiment plaisant à regarder. Après tout, chaque histoire d’amour — ou sa fin — est unique. À Rome, encore plus.
Bande-annonce
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