Dans le cadre d’une expérience sur le réchauffement climatique, l’Agence spatiale américaine a lancé environ 90 canards jaunes en caoutchouc sur les glaciers du Groenland. Plus d’une décennie plus tard, les scientifiques tentent toujours de localiser ces objets qu’ils espéraient retrouver éparpillés sur le globe terrestre. Canards errants suit l’épopée surréaliste de ces adorables petites créatures portées disparues. Désormais, elles flottent anonymement sur les mers et les océans et observent le comportement des êtres humains aux quatre coins du monde.
Avec Canards errants, Bruno Chouinard offre un documentaire oscillant entre ironie et humour absurde. Un film qui pose un regard critique et artistique sur les injustices sociales et les catastrophes écologiques.
Il y a tout un univers surréaliste qui entoure ce petit canard jaune qui erre, dérive et navigue sur tous les océans depuis des décennies. C’est en réfléchissant à cette expérience de la NASA que Chouinard s’est lancé dans ce documentaire qui amène le spectateur à se questionner.
De la Manche, avec un archéologue, à la mer Morte en Palestine, en passant par une caverne au Québec, jusqu’à un immense canard au Japon, c’est toute une épopée — pour ce petit canard jaune — que nous propose le réalisateur.
Mais peu d’explications sont données. Le public est laissé à lui-même, à la découverte des différents lieux où se retrouve ce petit être de plastique.
Canards Errants traite des changements climatiques, mesure aussi l’affect de l’être humain pour les objets et pose un regard sur l’impact néfaste de la matière plastique dans tous les cours d’eau. Mais il n’y a pas de narration, ni de fil conducteur facilement identifiable. Cela rend le film un peu trop abstrait pour le néophyte.
Par contre, lorsqu’on prend le temps de réfléchir aux images offertes, on ne peut faire autrement que réaliser l’absurdité de l’humain entourant ce canard, mais tout autre objet inanimé. Quand on voit une course de canards dans laquelle on lâche 5000 jouets en plastique en même temps dans l’eau en les laissant voguer au gré du courant afin de créer une sorte de course, on n’a d’autre choix que de se questionner sur les animaux que nous sommes. Les humains (les Québécois dans ce cas-ci) s’ennuient à ce point? Il s’agit tout de même d’une grande quantité de plastique acheté assez inutilement. À l’époque des changements climatiques et des nécessaires efforts collectifs afin de diminuer notre empreinte, est-ce que ce genre d’activité est encore pertinent? L’exemple du gros canard japonais n’est pas beaucoup mieux d’ailleurs…
Recherché et adulé par certains, fin observateur de nos comportements humains, objet de curiosité, objet de quête, porteur de mémoires et de connaissances scientifiques, ce canard est aussi étrange que le documentaire de Chouinard.
Mais si vous êtes à la recherche d’un film qui demande un petit effort, mais qui fait réfléchir, Canards errants est pour vous.
Note : 7/10
Canards errants est présenté aux RIDM, en salle le 16 novembre, et sur la plateforme numérique du 18 au21 novembre 2021.
Bande-annonce
Titre original : Canards Errants
Durée : 72 minutes
Année : 2021
Pays : Canada (Québec)
Réalisateur : Bruno Chouinard
Scénario : Bruno Chouinard
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