« Tu l’as vue, n’est-ce pas? La lumière verte. »
Dans un village moribond de la campagne japonaise, on s’apprête à fermer l’école, ce qui ébranle considérablement les étudiants. Fraîchement arrivé de Tokyo avec son père à la suite d’un divorce acrimonieux, le timide Akira (Tsubasa Nakagawa) s’évade dans le dessin et accepte de participer à un projet de murale pour souligner la fin de l’institution. Un jour, il aperçoit Maki (Itsuki Nagasawa sur le toit d’une ferme et devient fasciné par cette mystérieuse adolescente qui a quitté l’école pour de nébuleuses raisons. Plus tard, plusieurs personnes sont témoins de l’étrange apparition de lumières vertes. De plus, Akira découvre un agroglyphe (crop circle) où Maki est paisiblement couchée. Ils se lient d’amitié et jurent de garder le silence sur cette fascinante découverte. Mais les secrets se gardent difficilement dans une petite localité et à l’âge des réseaux sociaux, la rumeur se répand vite.
Avec Follow the Light (光を追いかけて), Yoichi Narita offre une œuvre sur la réalité que vivent les habitants de certaines régions rurales japonaises, en utilisant des éléments de la science-fiction. Une stratégie efficace pour traiter de relations humaines et de démographie.
Dans le village d’Uguisudani, dans la région d’Akita, la subsistance est liée à la culture du riz. La ville possède de belles rizières qui s’étendent à perte de vue. Mais en raison d’un taux de natalité en baisse, la population est vieillissante. Et pour ajouter au problème, les gens partent de plus en plus pour la grande ville. Comme il n’y a plus suffisamment de jeunes, il a été décidé que la seule école secondaire de la ville fermera à la fin de l’année scolaire en cours. Les rizières scintillent d’une couleur dorée pendant la récolte en septembre. Akira Nakajima a été transféré dans cette école après son retour de Tokyo avec son père qui a échoué en tant que chanteur.
Dans Follow the Light, Narita utilise la science-fiction comme excuse pour traiter de sujets plus importants. À l’instar de ce qui se passe dans la majorité des pays riches, la population quitte les régions, la campagne, pour s’installer en ville ou en banlieue. Dans le cas de la petite municipalité japonaise, c’est la tragédie. La population diminue au point que l’école secondaire fermera ses portes dans un mois.
Le principal cultivateur local, lui, veut vendre. Mais le riz ne pousse pas aussi facilement qu’avant. La valeur de ses champs est à la baisse et personne ne les achète. C’est donc sur un ton léger que le réalisateur touche à ces thématiques. Il aurait pu aller un peu plus loin dans la réflexion. Il aurait été intéressant de voir à quel point le cultivateur devient anxieux à l’idée de ne pas pouvoir vendre, de constater que ses terres produisent de moins en moins. Mais Narita a plutôt choisi de faire un film grand public.
Puis, il y a l’autre thème important : le passage de l’adolescence à l’âge adulte. Akira est témoin d’une mystérieuse lumière dans le ciel. Lui courant après, il trouve un crop circle dans la rizière de Hideo Sato, et y rencontre Maki, une fille belle mais étrange. Les deux jeunes se verront obligés de faire des choix qui influenceront la façon dont la transition à la vie adulte se fera. Terminer l’école et avoir leur diplôme, quitter le village ou rester, l’amour ou l’amitié, la raison ou la passion…
Akira se sentira forcé de devenir adulte, alors que Maki refusera de grandir. La tourmente entourant le crop circle servira au réalisateur pour aborder les rôles de la famille, des amis et de l’école au sein de la société rurale japonaise.
La possibilité que des extraterrestres soient venus créera une effervescence exposant ce que chacun d’eux pense vraiment. Dans Follow the light, l’excitation et le chagrin caractéristiques de la puberté se croisent entre Akira et Maki. En suivant la lumière, quel est le sort contre lequel Akira et Maki se battent?
Une fois de plus, Fantasia réussit à dénicher des films de genres qui poussent à la réflexion. Une belle trouvaille que ce film japonais.
Note : 8/10
Bande-annonce
Titre original : 光を追いかけて
Durée : 104 minutes
Année : 2020
Pays : Japon
Réalisateur : Yoichi Narita
Scénario : Yoichi Narita et Yu Sakudo
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