*N.B. : le texte qui suit contient un mot qui pourrait en choquer certains.
« …will not face any criminal charges in the shooting death of Williamson. »
[… ne fera pas face à des chefs d’accusation criminels pour la mort par arme à feu de Williamson.]
La vie des policiers de la ville de New York se heurte à des histoires entrelacées de race, de rang, de perte et de trahison.
Avec Equal Standard, Brendan Kyle Cochrane offre un film étonnant, sur un sujet qui, malheureusement, reste actuel. Il propose un film inspiré des multiples George Floyd de ce monde…
Je le sais, ce mot ne doit pas être écrit ou prononcé. Mais je me le permets, dans le cas présent, parce qu’il représente exactement ce que ce film dénonce. Le problème ne vient pas d’un mot — qui est amplement utilisé dans Equal Standard — mais de la pensée qui l’accompagne. Le problème est aussi que, dans un pays majoritairement « non blanc », les gens dits de couleur sont encore et toujours traités comme des marginaux, moins importants que les autres (lire les Blancs).
Pour ceux qui vivent bien cachés dans le confort de notre Belle Province, le racisme au sein des forces policières est encore très présent chez nos voisins du sud. C’est précisément ce que Brendan Kyle Cochrane dénonce avec son film. Mais il va plus loin. Il propose une sorte de solution. Vous souvenez-vous de la fin de l’esclavage ?
Si vous êtes comme moi, en lisant le résumé du film, vous vous êtes probablement dit : « Pas encore un maudit film sur le racisme ! » Oui, je l’admets. J’en suis un peu tanné. On l’a tellement vue, cette histoire. Et pourtant… Equal Standard offre une perspective assez différente de ce qu’on voit habituellement. On y dit tout haut, par la bouche du personnage principal, que le problème provient, pour la majorité, de la peur. Oui, les policiers blancs qui s’en prennent aux Noirs sont victimes, en quelque sorte, de leur propre peur envers quelque chose qu’ils ne comprennent pas : la différence.
Être Noir, c’est aussi tout un héritage culturel : la culture afro-américaine. Effectivement, pour un petit Blanc qui a grandi dans un quartier chic à 99 % blanc ne connaît pas la réalité d’un quartier pauvre (dans ce cas-ci) avec une population à 70 % noire.
Je reviens à l’esclavage. Il s’est terminé lorsque les Noirs ont décidé que c’était assez. C’est un peu ce que dit le réalisateur, ici. Et il en fait une démonstration, à partir des gangs de rue. Les gangs rivaux s’unissent afin de montrer que c’est en s’unissant que les Noirs pourront se tenir debout et vaincre leur adversaire commun. Ici, ça ne dérape pas trop. Mais le fait est que, dans ce genre de guerre, le plus grand nombre risque souvent de sortir gagnant.
Évidemment, le message du film n’est pas que les Afro-Américains devraient s’unir pour s’en prendre à chaque Blanc qui passe dans la rue. Je ne veux évidemment pas vendre le punch du film. Mais la démonstration est intéressante, tout comme ce qui en ressort.
Avec Equal Standard, Cochrane montre le racisme systémique dont les Noirs sont victimes quotidiennement. En tant que Blanc, je ne me suis jamais fait appréhender par un policier juste parce que j’étais en train de discuter avec un ami sur le coin de la rue. Peu d’Afro-Américains peuvent dire la même chose.
Le message du film est simple et clair : il faut que ça cesse !
Note : 8/10
Bande-annonce
Titre original : Equal Standard
Durée : 101 minutes
Année : 2020
Pays : États-Unis
Réalisateur : Brendan Kyle Cochrane
Scénario : Taheim Bryan
Article minutieusement révisé par Révizio inc.
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