« Ouvre bien ton cœur et tes oreilles »
Un soir Aino, la grand-mère d’Aamu, une figure maternelle remplie de sagesse, dit à sa petite fille : « Si tu veux grandir, tu dois sortir voir le monde. » Alors, la petite Aamu, en animation, accompagnée de son renard, part à la rencontre de personnages bien réels, des gens tout simples vivant en harmonie avec la nature, tous un peu magiciens ou magiciennes à leur manière et porteurs d’une douce leçon de vie.
Présenté dans le cadre des programmes gratuits du 24e Festival international du film pour enfants de Montréal (FIFEM) dès le 27 février prochain, Le grand châle d’Aamu, de Lucie Lambert, allie tournage réel et animation, documentaire et fiction.
Le grand châle d’Aamu se présente dans un format particulier. Il mélange non seulement personnages réels et animations, mais les deux interagissent ensemble. Mon 4 ans est resté perplexe et surpris de voir du « vrai » monde et des vrais plans de nature. Je crois que pour lui, film pour enfants est synonyme d’animation. J’aurais dû prendre une photo de son visage. Son expression était priceless. Personnellement, j’ai trouvé ce mélange déstabilisant, mais intéressant. Puisque le récit est un genre de conte, les deux styles s’intègrent bien.
Cela dit, j’ai l’impression que les longs plans de nature et le côté récurrent des rencontres avec divers personnages qui parlent sámi ont fini par réduire l’intérêt des enfants. Au début, mon plus grand posait beaucoup de questions et essayait de comprendre ce qu’il voyait et ce que signifiaient les discours des personnages. Ici, je dois spécifier que mes garçons sont légèrement en dessous de l’âge suggéré pour le film. Heureusement, mon grand est très curieux et peut se comparer à un enfant de 5 ans. Mais probablement que le film sera plus apprécié par les enfants qui ont commencé l’école.
Tourné en Laponie finlandaise, le film présente la culture autochtone locale d’une façon qui permet aux jeunes (et moins jeunes) de découvrir une culture peu connue ici. Rarement on a la chance de voir un film qui met en scène les Samis. En 2017, nous avions eu le privilège de voir Sameblod, une fiction qui montrait les atrocités que pouvaient vivre les Samis dans les années 30.
Ici, Lambert nous amène sur la « route » avec Aamu. La fillette part à la découverte du monde après que sa grand-mère lui ait dit : « Si tu veux grandir, tu dois sortir voir le monde. » Elle part et rencontre 9 personnages. Peut-être 2 ou 3 de trop, d’ailleurs. Après 30 minutes, ça commence à tourner en round. Par contre, tous ces personnages offrent aux jeunes spectateurs, de belles valeurs à intégrer. J’ai envie de vous les présenter.
Après toutes ses rencontres, Aamu retrouve sa grand-mère dont elle a, tout au cours de son trajet, entendu la voix. Cette dernière l’attend avec un joli cadeau…
« Ouvre bien ton cœur et tes oreilles », dit Niilo à Aamu en la laissant sur l’autre rive… Voilà un bon conseil donné à Aamu, une petite fille partie à la rencontre du monde. « De quoi le monde est-il fait?, se demande la fillette. Y a-t-il des monstres, des sorcières, des ogres et des magiciennes? » Question qui semblait vraiment pertinente pour mon grand, d’ailleurs.
Le grand châle d’Aamu est un conte philosophique pour petits et grands. Un film apaisant sur la beauté du monde. Et bien qu’il contienne des longueurs, je vous le suggère vivement. Vos petits en sortiront grandis. Et le film est gratuit dans le cadre du FIFEM.
Note : 7/10
Bande-annonce :
Titre original : Le grand châle d’Aamu
Durée : 42 minutes
Année : 2020
Pays : Canada (Québec)
Réalisateur : Lucie Lambert
Scénario : Lucie Lambert
© 2023 Le petit septième