Cette année, Plein[s] Écran[s] propose une toute nouvelle section : Insomniaque(s).
Au menu, un total de 11 courts métrages audacieux diffusés après 23h, pour tous.tes ceux et celles qui ont mieux à faire que dormir. Cette section offre un concentré de mises en scènes prodigieuses, de soft-sexu et d’ambiances variées. Une sélection pour cinéphiles avertis et… dégourdis.
Court-métrage hybride sur le concept de l’émerveillement.
Le film de Jorisch, c’est une suite d’images et de témoignages sur cette possibilité d’être émerveillé. Personnellement, Awe m’a bouleversé.Pendant les dernières secondes, j’avais le souffle court, les yeux pleins d’eau et j’étais hypnotisé.
Ce film pourrait se classer comme un documentaire expérimental. Il pourrait aussi se caractériser de film à voir absolument. Avez-vous gardé cette capacité que vous aviez enfant, à vous émerveiller? Notre monde regorge de ces petites et grandes choses qui peuvent vous subjuguer. Jorisch nous en montre une infime partie, merveilleusement bien choisie. Elle passe de l’ouverture d’une fleur au décollage d’une fusée, en passant par le mouvement de l’eau et de la lave. Des centaines d’images sont ainsi offertes à nos yeux et à notre cœur. Un des plus beaux films que j’ai vus dans la dernière année.
Ce film de danse suit quatre êtres évoluant au cœur d’un habitat à la fois construit et organique. Sur ce territoire — métaphore de ce qui relie l’humain à la biosphère —, ces hommes et ces femmes se dégagent des derniers vestiges de leurs rôles civils pour s’abandonner à leur instinct sauvage, et embrassent cet espace obscur où vie et mort se confondent. C’est dans cet entre-deux-mondes que leur parcours criblé d’agitation laisse transpirer le sacré, quelque part à la jonction du réel et de l’imaginaire, du premier et du dernier souffle.
L’étreinte des Valkyries est un film chorégraphie magistral. Ces 4 danseurs (2 hommes et 2 femmes) bougent sur un rythme qui leur est propre puisque le spectateur a une trame sonore qui est toute autre. Mais la désynchronisation n’est pas dérangeante. Au contraire, cette idée crée un mouvement hypnotique et un mystère que seuls les protagonistes peuvent comprendre.
À mesure que les mouvements se créent, les danseurs se mêleront à divers éléments organiques. Par moment complètement enduit de substances collantes, ils bougent dans un « ballet » sensuel, voir érotique. Pour un amateur de danse contemporaine, ce film n’est rien de moins qu’un bijou de création. Ne le manquez surtout pas.
Un jeune couple amoureux, leur voisin indiscret, un policier téméraire et un visiteur indésirable qui viendra chambouler tragiquement leur existence à jamais…
Violence, sang, violence, sang… rires. Quoi dire de plus de ce 4 minutes vraiment drôle.
Une chimie lie spectacle et guerre, le nitrate est un élément présent dans les feux d’artifice comme dans les bombes. Nitrate se penche sur ce qui arrive lorsqu’un spectacle rallume les souvenirs de guerre d’un survivant, lorsque la lumière présente le plonge dans une noirceur passée.
Les faits énoncés dans ce court métrage sont vraiment intéressants. Par exemple, que le nitrate était employé au début du cinéma pour la pellicule. Ou encore que ce sont les autres éléments qu’on ajoute au nitrate qui donne la couleur des feux d’artifice : du lithium pour le rouge, du sodium pour le jaune.
Le problème avec Nitrate, c’est la narration. Le narrateur est tellement ennuyant, qu’on a envie d’arrêter le film. On dirait qu’il lit un texte qui l’emmerde vraiment. C’est dommage. Surtout que la version en anglais semble beaucoup mieux narrée.
Filmé en super 8, where i don’t meet you s’exprime par sa physicalité grâce à une technique de développement à la main dite DIY, où la pellicule est traitée non seulement comme un matériau, mais aussi comme un sujet. La structure narrative de l’œuvre témoigne d’un travail sur la déconstruction cinématographique, qui se joint à un univers imprévisible et expérimental. Par l’exposition d’une série de plans figuratifs accompagnés d’une séquence textuelle, des associations formelles et psychiques se développent entre chacune des images. À travers une poésie déroutante, une atmosphère filmique se déploie dans un « non-lieu » qui rappelle un moment perdu entre deux espaces-temps.
Je sais, ce résumé ne vous aide pas beaucoup à imaginer ce que ce film est. Je dirais simplement que c’est un film parfait pour quiconque sort d’une relation qui ne marchait pas. J’ajouterais qu’il faut rester attentif, car les moments importants arrivent après une séquence plutôt longue ou on a l’impression que rien ne se passe. where i don’t meet you est un ovni cinématographique à voir pour les amateurs de cinéma différent.
Un jeune garçon entend des bruits au fond du corridor. Il semblerait que la fée des dents soit passée…
J’espère vraiment que ce n’est pas cette fée des dents là qui va venir ramasser les dents de mes enfants. En 2 minutes, il faut garder le scénario simple. C’est ce que fait merveilleusement bien Bédard avec ce film sans dialogue, mais ô combien réussi. Un beau bravo aux créateurs de la fée. Elle est vraiment effrayante. Prenez donc 2 minutes pour regarder Tooth fairy.
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Si vous êtes un couche-tard, prenez le temps de regarder ces quelques films. Ils en valent la peine. Quant à moi, je vous reviens dans quelques jours avec les films de la deuxième semaine du volet Insomniaque(s).
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