« Tell my story and the story of the dead. »
[Raconte mon histoire et celle des morts.]
Eva (Lotte Verbeek), médecin et étudiante en histoire de la médecine, découvre un manuscrit de Johan Anmuth (Charles Dance), physicien du 18e siècle. Dans son Livre de Vision, Anmuth se concentre sur les sentiments, les peurs et les rêves de plus de 1 800 de ses patients, dont les esprits errent encore à travers les pages. Se plongeant dans ces contes et ces visions, Eva questionne la séparation du passé, du présent et du futur, tout en confrontant les défis de la médecine moderne et ses limites par rapport à son propre corps.
Avec The book of vision, Carlo S. Hintermann offre un film qui mélange les époques sans grande vision. Un film à la narration classique aurait été beaucoup plus passionnant, ici.
Les principaux acteurs de The Book of Vision interprètent également leurs égaux dans le passé. Eva est également Elizabeth von Ouerbach, la patiente du médecin prussien Johan Anmuth qui, à son tour, est également le docteur Morgan, médecin d’Eva. En fin de compte, chaque ensemble différent de personnages en miroir s’additionne pour former un seul protagoniste, montrant comment chaque personnalité offre une multitude de voix.
Mais bien que cela semble un concept intéressant, son application est brouillon. L’histoire contemporaine ne sert finalement à rien. En se contentant de l’histoire du 18e siècle, avec la partie des visions, ce long métrage serait beaucoup plus efficace. L’histoire d’amour entre Eva et le jeune homme qu’elle rencontre en faisant ses recherches n’ajoute rien à l’histoire. Je dirais même que ça dilue la trame intéressante des visions que le docteur raconte dans son livre. En se concentrant seulement sur Elizabeth, Anmuth et Maria (la servante du docteur), l’histoire aurait pu être mieux ficelée et le « punch » mieux préparé. Peut-être que la surprise me serait arrivé intacte à la fin plutôt que de mourir au tiers du film.
Eva découvre l’œuvre du docteur Johan Anmuth qui, au début des années 1700, racontait l’histoire des corps de ses patients, à travers leurs histoires, leurs fantasmes et leurs rêves.
C’est là le volet intéressant du film : les séquences de visions et rêves de Maria, la jeune servante. Dans ces plans, on peut découvrir une belle créativité. Je pense principalement à la création de l’arbre mystique qui est au centre des visions de Maria. Les racines de la plante majestueuses sont composées de corps humains qui se tortillent afin de créer du mouvement et de « l’étrange ».
Les couleurs vertes et brunes de ces séquences ajoutent au côté onirique et donne une vision de pureté de la nature. D’ailleurs on utilise aussi, dans ces séquences, la présence de bébés et d’enfants. Et quoi de plus purs que ces petits êtres?
Eva fait un bond en arrière vers cette époque antérieure où la chirurgie était redoutée comme la pratique des sorciers. Grâce au livre de vision d’Anmuth, elle en vient à apprécier la pertinence des histoires des patients dans le processus de guérison.
Est-ce là l’objectif du film? Montrer que la psychologie est aussi importante lorsqu’une personne veut soigner son corps…
Quoiqu’il en soit, The Book of Vision est un film décevant. Je vous suggère de magasiner un peu plus…
Note : 6/10
Bande-annonce
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