« Un garçon à l’école dit qu’ils construisent un mur géant dans l’océan pour nous protéger des tempêtes. C’est vrai? »
Trois ans après la Typhon Haiyan (Yolanda), les Pablos ont reconstruit leur maison en bord de mer à Tacloban, l’un des quartiers les plus pauvres des Philippines. Leur lent rétablissement est secoué par deux bénévoles canadiens, maladroits, qui plantent des arbres dans la communauté. Ce couple étranger apprend la différence entre aider et être réellement utile.
À la fois fiction comédie et reconstitution dramatique, When the Storm Fades, de Sean Devlin, est un examen satirique du complexe du sauveur blanc. Un drôle de film…
When the Storm Fades est un film qui défie la docudramédie. Mettant en vedette une vraie famille philippine de survivants du typhon, le film reconstitue leur lutte quotidienne pour se remettre de la plus forte tempête de l’histoire enregistrée – le super typhon Haiyan de 2013.
Je ne suis pas convaincu de ce mélange des genres. En tout cas, pas dans ce cas-ci. En tournant dans un style documentaire, mais en faisant jouer ses personnages et ses acteurs, le réalisateur crée un film très inégal. Du coup, on ne sait pas trop si la situation des gens est réellement désastreuse ou s’il s’agit de la partie fictive du film. Ou si la partie triste est vraie alors que les personnages blancs sont les volets fictifs, mais documentés… Et ce même si les personnages nord-américains sont incarnés par des acteurs professionnels.
Malgré tout, j’ai été agréablement surpris par la qualité du jeu des habitants de Tacloban. Généralement, ce genre de performance est pénible à voir. Mais, ici, on pourrait croire qu’il s’agit d’acteurs professionnels.
Le côté le plus intéressant du film est la manière dont il montre à quel point nous (les occidentaux) avons tendance à vouloir aider, mais sans prendre le temps de réfléchir à la manie de le faire. Je vois encore Céline Dion demander au bon peuple de prendre un kayak et d’aller aider après Katrina, en Louisiane en 2005. Dans notre docudramédie, il s’agit d’un ti-couple qui va planter des arbres aux Philippines. Mais ils ne savent même pas comment faire et font perdre du temps aux habitants qui tentent de se relever de la catastrophe.
Le réalisateur montre avec un certain humour que les bonnes intentions ne sont pas ce qui aide le plus. Puis, il y a cette grande organisation internationale qui met en place un projet de construction d’un mur dans l’océan pour freiner les typhons. Aucun habitant ne trouve que cela est une bonne idée. Et pour cause. Comment une palissade de bois de 12 pieds de haut pourrait arrêter un typhon qui peut monter à plus de 30 pieds de hauteur?
Alors que ces « sauveurs blancs » multiplient les inutilités, les Philippins continuent leur vie, sans trop d’espoir, mais sans pour autant se décourager. Le moment le plus drôle du film survient vers la fin alors que l’aide le plus précieux fourni par un visiteur est… son départ.
Une méditation tranquille sur le chagrin à l’ère du changement climatique. When The Storm Fades était une production préfigurative qui a amélioré la qualité de vie économique des survivants de la tempête qui jouent dans le film. L’argent investi sur place pour le tournage et les salaires auront été d’une belle aide.
Et c’est probablement ça qui restera le meilleur du film qui est un peu long malgré ses 80 minutes.
Note : 6.5/10
Bande-annonce
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