« Il m’a demandé d’aller dans sa chambre ce soir. »
Dávid (Erik Major), 18 ans, est le violoniste principal de l’orchestre de son conservatoire de musique. Son mentor, et leur chef d’orchestre, Frigyes (Gábor Máté) est en quelque sorte une figure paternelle pour Dávid. Nóri (Lulu Bognár), une étudiante de première année rejoint l’orchestre à la fin de l’année scolaire. Elle reçoit l’attention particulière de Frigyes, ce qui la rend impopulaire parmi ses pairs, mais Dávid découvre rapidement que la relation étrangement étroite de la jeune fille de 14 ans avec leur chef d’orchestre de 60 ans est plus que ce qu’il ne semble… Tout en cherchant la vérité, la vie de Dávid devient bientôt difficile à gérer alors qu’il fait face à des décisions difficiles et à la négligence de la société adulte.
Avec son premier long métrage, On the Quiet (Szép csendben), Zoltán Nagy se colle à un sujet délicat, le harcèlement sexuel d’un adulte en position d’autorité sur une de ses élèves. Il tente de plonger sous la surface et d’observer les différents enjeux de ce type de situations.
On the Quiet aborde un sujet important et difficile. Et pour s’assurer de rendre leur récit le plus réaliste et plausible possible, les auteurs ont décidé de garder beaucoup d’ambiguïté. Chaque spectateur pourra ainsi développer sa propre opinion, parfois complètement différente de celle de son voisin. Car le harcèlement c’est souvent ça…
D’ailleurs, beaucoup de réalisateurs/trices ce sont plantés en traitant ce thème. On en dit trop; on n’en dit pas assez… Les personnages sont stéréotypés ou les acteurs ne sont pas crédibles… Il y a une multitude de pièges. Le plus gros? Une victime qui fait trop pitié. Mais Nagy réussit à éviter tous ces pièges et à offrir un film juste, avec des acteurs qui ne surjouent pas.
Dávid, 18 ans, est le premier violoniste, et le soliste de l’orchestre symphonique scolaire. Nóra, 14 ans, est une violoncelliste. Elle vient de rejoindre l’orchestre. Tout va bien pour le jeune homme jusqu’au jour où Nóra décide de se confier à lui et de lui dire que le professeur de musique et chef d’orchestre, âgé de 60 ans, a un comportement répréhensible. Dávid veut la protéger, mais ce n’est pas du tout facile, car le chef d’orchestre est son mentor et le père de son meilleur ami. Et il n’y a aucune preuve directe du harcèlement car, en effet, ce genre de choses se passent généralement sans tambours ni trompettes. D’ailleurs, même si certaines personnes remarquent quelque chose, elles préfèrent souvent ne pas en parler.
Pour démontrer l’omerta qui sévit dans ce type de situations, le réalisateur a choisi la sobriété. Ainsi, aucune grande envolée de la part des personnages n’alimente le récit. Pas de grande scène de sexe ou de perversion. D’ailleurs, on ne voit jamais les moment où les agressions se passent. Et toute la force de On the Quiet vient de ces scènes qui n’existent finalement pas. Et comme c’est presque toujours le cas dans les agressions silencieuses, on en vient, en tant que spectateur – observateur – à douter de Nóra. A-t-elle réellement été agressée? Ah oui. C’est louche la manière dont le prof agit… Mais non, il ne fait que son travail… En fait, ils couchent ensemble, mais elle le veut…
Comme je vous le disais, terriblement réaliste.
Oui, Nagy offre une oeuvre qui se démarque et qui mérite certainement de se retrouver dans de grands festivals.
Et au final, On the Quiet est un film subtil qui présente de façon sobre un sujet qui est trop souvent traité de manière trop émotive. Un film à voir!
Note : 8.5/10
Bande-annonce
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