Basé sur My Life on the Road de Gloria Steinem, The Glorias raconte l’histoire de cette femme, journaliste, militante et féministe. On traverse les âges, de son enfance à l’icône féministe qui a longuement milité pour les droits des femmes dans le monde.
Julie Taymor nous propose ici un biopic non traditionnel assez réussi.
On se promène dans la vie de Gloria Steinem, mais non pas de façon linéaire. On saute plutôt d’une époque à l’autre, en gardant tout de même une certaine temporalité en ce sens que, plus le film avance, plus Gloria vieillit… accordant une grande importance à la période des années 1960-1970.
Et plus le film avance, plus les séquences dans l’autobus sont intéressantes. C’est dans cet espace protégé que les Gloria des quatre époques, jouées par Julianne Moore, Alicia Vikander, Lulu Wilson, Ryan Keira Armstrong, se réunissent, discutent, échangent et portent un regard pour l’une sur le présent, pour une autre sur l’avenir et pour une autre encore sur le passé.
L’esthétique de ces séquences apporte beaucoup à l’ensemble, la couleur, le fini différent, comme plus flou. Ça crée des pauses, des moments de douceur ou de réflexions.
Le film fait le pari de retracer les grandes lignes de la vie de la journaliste. On fait alors de grands sauts dans le temps. On tente de montrer rapidement certains événements qui ont pu marquer tantôt la fille tantôt la femme.
Bien que la plupart des événements soient pertinents, on passe parfois rapidement ne montrant que la pointe de ce qui aurait pu mener à une séquence que l’on s’imagine d’autant plus importante, comme celle du voyage en Inde.
Je ne dis pas qu’il aurait été préférable de passer le tout sous silence puisque cela a contribué aux désirs d’égalité de Gloria Steinem, mais simplement qu’on multiplie les sauts et que certaines séquences auraient gagné à être développées davantage.
Les combats pour l’égalité des sexes sont toujours d’actualité. Mais les luttes menées dans les années 1960-1970 ont été particulièrement importantes et ont contribué à l’émancipation des femmes. Et les militantes frappaient fort et bien. Le magazine Ms. que Gloria Steinem a cofondé à New York au début des années 1970 en est un bon exemple.
Ces femmes ont bouleversé l’ordre établi par leurs articles, leurs révélations, leurs envies de liberté et d’égalité. Elles dérangeaient, mais en même temps, elles soulevaient les passions chez plusieurs.
C’est en partie grâce à Gloria Steinem et ses acolytes – Dorothy Pitman Hughes (Janelle Monáe), Flo Kennedy (Lorraine Toussaint), Bella Abzug (Bette Midler), Dolores Huerta (Monica Sanchez) et Wilma Mankiller (Kimberly Guerrero) – que la femme a maintenant le droit de choisir pour elle-même en tant qu’individu à part entière, que l’avortement n’est plus illégal, que les conditions de travail sont plus égalitaires, et ce, même s’il reste encore du travail à faire.
Ces femmes ont fait en sorte que j’ai pu devenir la femme que je suis, une femme dont la mère a choisi, dans les années 1970 de garder son nom de fille en ce mariant, ce qui dérangeait l’ordre établi. Une femme qui n’a jamais eu de limites dans ses choix parce qu’elle était une femme.
Mais parce qu’il reste du travail à accomplir malgré tout, il importe de se souvenir du chemin parcouru. Et c’est ce que The Glorias propose en s’attardant à la trajectoire d’une femme marquante.
D’une femme toujours vivante qui, à la toute fin, fera partie du film à travers une séquence hors fiction.
The Glorias sera disponible sur Amazone Prime dès le 30 septembre.
Note : 7,5/10
Bande-annonce
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