« Pour survivre, je dois calfeutrer ma bulle. »
Montréal, 2050. Un monde où aucune mesure n’a été prise pour endiguer les changements climatiques. La solution trouvée par les humains pour survivre aux conditions environnementales hostiles : se mettre la tête dans une bulle. À une époque où nos gestes ont des répercussions sur l’avenir de l’humanité, chaque personne est désormais responsable de son sort.
Bulle est un récit interactif qui nous projette dans un Montréal où l’être humain doit survivre aux conditions environnementales hostiles, après que la température de la planète ait augmenté du fameux +2 °C.
L’école interactive Jeunes pousses permet à huit étudiants et étudiantes venant d’une diversité de programmes de l’UQAM de créer une œuvre interactive originale au Studio interactif de l’ONF. Cette équipe de créateurs et créatrices développe un projet en huit semaines, selon une thématique donnée, et profite de l’expertise de spécialistes et de collaborateurs de l’ONF et de l’UQAM. L’an dernier, Clit-moi a connu un grand succès public et critique, devenant une œuvre de référence autant au Canada qu’à l’étranger.
L’équipe de cette année se compose de : Camille Foisy et Louise Hammouda – baccalauréat en communication (journalisme), Jonathan Gagnon et Marianne Bourdages – baccalauréat en communication (médias interactifs), Diana Aziz et Marie-Blanche Rossi – baccalauréat en design graphique, Gabriel Turcotte-Dubé – maîtrise en communication (jeux vidéo et ludification) et Andréa Henry-Etesse – maîtrise en sciences de l’environnement.
Dans Bulle, l’utilisateur devient le héros d’une courte aventure. Une fois connecté, on nait, on se fait placer une bulle sur la tête et on vieillit. Puis nous devons réaliser 2 ou 3 actions qui sont devenues, dans cet univers pas si lointain, des gestes de tous les jours. On doit nettoyer notre bulle, on doit la réparer… Sinon, c’est la mort.
Avec des illustrations simples et une ambiance sonore mélancolique, les tableaux sont aussi entrecoupés de haïkus et d’animations contemplatives proposant des scénarios catastrophiques qui se déroulent dans la métropole. En balayant son doigt sur l’écran de son téléphone, l’utilisateur prend soin de sa bulle pour que son avatar ne meure pas. À la fin de sa vie, la bulle maintenant abîmée de l’avatar lui est retirée pour être léguée à un nourrisson… survivra-t-il?
Non, Bulle n’est pas très joyeux. Vous ne sortirez pas de l’expérience le cœur léger. Par contre, c’est une œuvre qui aura le potentiel d’ouvrir les yeux à certains et de pousser la réflexion pour d’autres. Quand on le voit tout en y participant, c’est beaucoup plus frappant que si on ne fait que regarder un film sur le sujet. Et le point est simple : si on garde la tête dans notre cul, on est foutu!
La question est donc la suivante : Bulle est-elle l’annonce de notre inévitable mort dans un monde pas très lointain (2050) dans lequel nous aurons finalement atteint ce fameux +2 °C?
Essayer Bulle sur le site de l’ONF.
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