« Your leaving will take place in six days from now. »
Deux sœurs font un voyage durant lequel elles essaient de se rapprocher et d’aborder les questions difficiles de la vie. Avant le grand départ…
Avec Euphoria (Euforia), Lisa Langseth embarque dans la tendance des dernières années et offre son point de vue sur le suicide assisté.
L’Europe n’en démord pas. Depuis 3 ou 4 ans, le suicide assisté fait beaucoup parler et inspire grandement les cinéastes. Les points de vues varient, mais un élément demeure présent dans l’imaginaire: l’idée d’un hôtel dans un endroit reculé où les gens vont trouver la paix et mourir loin du regard des autres. Et plusieurs genres sont utilisés pour traiter du sujet : le drame (La vanité), le thriller (Exit Plan), la comédie (Dead in a Week), ou encore le mystère comme dans Miele ou Judith Hotel.
S’il y a une chose qui revient dans chacun de ces films, c’est le fait que les proches ne l’acceptent jamais.
Tout au long du film, une question demeure. Est-ce que Emilie (Eva Green) veut régler ses comptes avant de mourir, ou si elle veut plutôt faire la paix avec sa sœur (Alicia Vikander)?
Et ça c’est la nouveauté. Les autres films que j’ai vus qui traitent du suicide assisté ne mettent pas ce genre de relation troublée à l’avant plan. Par moments, on se demande si, en fait, le thème du suicide d’Emilie n’est pas simplement une excuse pour traiter d’un thème plus important: les difficiles relations sororales. L’ajout de cette relation est ce qui rend ce film intéressant. Évidemment, le suicide assisté reste un sujet de discussion valable. Mais quoi de mieux qu’une relation amour/haine entre deux sœurs pour rendre une histoire intéressante? Le film se compose principalement de chicanes et réconciliations entre les deux femmes. Ça peut sembler ennuyant, mais c’est plutôt intéressant de voir comment les deux femmes réagissent à la présence de la mort et aux conflits qui n’ont jamais été réglés par le passé.
La mort imminente d’Emilie permet aussi de traiter d’aide à mourir et de soins de fin de vie. On le sait, la population des pays développés est vieillissante. Les moyens pour s’occuper de nos aînés devient donc une préoccupation sociétale et c’est bien ce que montrent ces films, qui traitent tous du besoin de se faire dorloter avant de mourir. Sans oublier la date pré-choisie pour le grand départ.
Évidemment, il y a de tous les types de personnes dans ce magnifique hôtel. Les phases terminales de cancers (dont un personnage très intéressant joué par Charles Dance (le méchant Tywin Lannister) ou celle qui aide Emilie, Marina, superbement interprété par Charlotte Rampling.
Quoiqu’il en soit, la beauté des images, le réalisme des personnages et le mystère qui entoure le lieu font de ce long métrage un bon film. Mais là, je crois que le thème du suicide assisté pourrait prendre une pause…
Euphoria est donc un drame contemporain sur la responsabilité et la réconciliation, dans un monde où ces concepts se perdent progressivement.
Note : 8/10
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