Femme(s) est une « fresque » qui fait entendre la voix de 2000 femmes ayant accepté de témoigner dans 50 pays. Le film porte à l’écran les parcours de vie de femmes très différentes, chacune façonnée par son histoire familiale, sa culture ou encore sa foi. Aux quatre coins du monde, Yann Arthus-Bertrand et Anastasia Mikova ont rencontré des figures connues ou inconnues, toujours héroïques dans leur quotidien. Au-delà de la volonté de dénoncer certaines injustices auxquelles les femmes doivent faire face au cours de leur existence, ce film met en lumière leur détermination à dépasser les obstacles et les stéréotypes.
Dans ce long métrage documentaire, on rencontre plusieurs femmes qui se dévoilent, qui livrent leurs joies et leurs peines, la beauté et l’horreur qui ont traversé leurs vies. Les sujets sont multiples et les voix le sont tout autant.
Qu’est-ce qu’être une femme? Comment vivent-elles l’amour, la maternité, le couple, le mariage ou la solitude, selon le cas, la sexualité et la violence? Comment les femmes accèdent-elles au pouvoir? De quelles manières parviennent-elles à s’émanciper? Et quelles sont leurs perceptions de leur corps et ses tabous?
Les réalisateurs ont choisi une facture minimaliste. Les femmes ne sont pas interviewées chez elles ou dans un espace identifiable : elles sont filmées sur fond noir. L’attention du spectateur est alors uniquement portée sur celles qui parlent. Et elles s’adressent à la caméra, s’ouvrent au spectateur. Cela crée une intimité, un cocon protecteur.
Les multiples interviews sont à quelques reprises entrecoupées d’images de femmes dans leurs milieux de vie. Les femmes sont alors quasi toujours immobiles, comme figées dans le monde dans lequel elles ont l’habitude d’évoluer, dans ces univers qu’elles maîtrisent.
D’autres séquences dévoilent des corps nus de femmes, d’âges, d’ethnies et de grosseurs variés, telle une ode à la diversité.
On retrouve par ailleurs deux performances artistiques : l’une aquatique de Denis Lagrange et l’autre sur une surface verticale par la troupe Bandaloop sous la direction d’Amelia Rudolph. Toutes deux sont sublimes!
On nous dresse un portrait global de la femme : de son plaisir ultime à sa plus grande souffrance. On a tous entendu parler de la traite des femmes, de l’excision, de viol, de violence conjugale, mais rarement de la bouche de celles qui l’ont vécu. Elles dévoilent leurs incompréhensions, leurs douleurs.
D’autres parlent de leur découverte d’une sexualité épanouie, avec des hommes ou des femmes, de leurs premiers orgasmes, de la puissance de leur désir, de leur plaisir. Elles parlent de la force qui les habite, de leur détermination, de la place qui leur revient, et ce, dans une multitude de sphères.
J’ai tantôt souri, tantôt rigolé et tantôt pleuré.
Être femme implique et sous-entend différentes choses. Ainsi, il est souvent nécessaire de travailler deux fois plus fort afin d’obtenir ce que l’on désire, notamment d’un point de vue professionnel, pour un poste ou un salaire.
Et on ne se promène pas seule avec la même insouciance. Parce que des agressions, il y en a. Certaines d’une violence difficilement imaginable. Parce que cette violence est tournée vers des êtres inférieurs, vers des femmes, le sexe faible. Une idée encore beaucoup trop répandue.
Je vous laisse ainsi sur ce commentaire des réalisateurs qui exprime bien l’essence du film :
Ce qui nous a surtout frappé en faisant ce film, c’est l’incroyable résilience des femmes, leur capacité à rester debout malgré et contre tout. Comme l’une d’entre elle l’a dit si bien, c’est comme si c’était « dans leur ADN ». En nous faisant confiance, ces femmes nous ont investi d’une grande responsabilité : faire en sorte que leurs voix soient entendues. Pour que, demain, celles qui représentent la moitié de l’humanité ne soient plus jamais considérées comme « le sexe faible ».
Femme(s) prend l’affiche sur nos écrans dès le 14 août.
Un film que toutes les femmes devraient voir afin de réaliser la force qui les habite et tous les hommes, comme un témoignage de l’autre moitié de l’humanité.
Note : 9/10
Regardez la bande-annonce
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Salut Annie !
Je suis heureux de te voir! Tu as pris de la couleur! Donc, tu vas mieux!
Roman