« On est bien ensemble. »
Quelques heures après avoir été libéré de prison pour bonne conduite, Jesus Quintana (John Turturro) retrouve son meilleur ami et camarade de classe Petey (Bobby Cannavale). Dans la première d’une série de mauvaises décisions qui s’intensifient rapidement, ils volent une voiture d’époque garée devant un salon de coiffure haut de gamme et prennent la route pour une balade sans retenue – jusqu’à ce que le propriétaire du pistolet de la voiture (Jon Hamm) les rattrape, blessant Petey. Fuyant la scène avec Marie (Audrey Tautou), une coiffeuse farouchement libre d’esprit, Jesus et Petey poursuivent leur aventure dans une série de voitures volées, cimentant leur partenariat avec une petite série de délits épiques et une romance à trois.
Écrit et réalisé par John Turturro, The Jesus Rolls est un road movie sombre et irrévérencieux qui rend hommage au classique français Les Valseuses.
35 ans après le classique des frères Coen, Turturro ramène Jesus à la vie dans une aventure – pas à la hauteur de The Big Lebowski mais tout de même – complètement folle. The Jesus Rolls n’est pas une suite au film qui mettait Jeff Bridges en vedette. C’est plutôt la vie imaginée d’un des personnages secondaires. Honnêtement, s’il y avait un personnage qui était suffisamment intéressant pour créer un film le mettant à l’avant plan, c’était bien Jesus Quintana.
Quoi de mieux qu’un petit criminel raté, amateur – champion – au bowling pour créer une comédie grinçante.
Malheureusement, le scénario n’est pas très grinçant. On reste dans les blagues de sexe et dans le premier degré. Ceci dit, on rit et on s’amuse.
Quand est venu le temps de faire revivre Jesus pour The Jesus Rolls, Turturro a tout de même obtenu l’approbation enthousiaste des frères Coen. « They said it’s a perfect combination because the film is not like a spinoff, but it is kind of a continuation of the character » [Ils ont dit que c’était une combinaison parfaite parce que le film n’est pas comme un spin-off, mais c’est une sorte de continuation du personnage], se souvient Turturro.
Peut-être, par contre, que l’on parle plus d’un film pour les amateurs de The Big Lebowski qui avaient envie de revoir un personnage intéressant du classique…
Parias qui n’ont jamais grandi, à la recherche d’une famille à laquelle ils appartiennent, nos 3 héros rebondissent d’ennui en ennui, car presque tout ce qu’ils font se retourne contre eux. Il faut dire que de voler une voiture d’époque dès sa sortie de prison n’est peut-être pas une idée géniale. Mais à quoi s’attendre de plus d’un homme qui s’est retrouvé en prison parce qu’il s’est fait prendre à montrer son pénis à un enfant dans une toilette publique alors qu’il s’est simplement retourné parce que l’enfant lui avait lancé une phrase qui l’avait déstabilisé. Tsé quand t’es pas chanceux… 😉
Mais le grand coup du réalisateur était d’amener Marie, cette pauvre fille qui n’a jamais connu l’orgasme malgré ses quelques 350 amants. Un personnage cliché, mais très bien joué par l’actrice française (qui se permet même quelques lignes en français ici et là). Elle est amusante et sa présence renforce chaque personnage. D’ailleurs, à plusieurs reprises on croit qu’elle n’était que de passage alors que nos deux zozos l’abandonnent. Mais elle persiste et les retrouve à chaque fois. Et même si les hasards ne font pas toujours de sens, on s’en fout.
Le film de Turturro nous offre d’autres belles surprises. Entre autres, un caméo de Susan Sarandon en ex-taularde. Les mouvements de caméra reflètent parfaitement l’énergie et l’agitation des personnages. On ne peut pas dire qu’on s’ennuie.
The Jesus Rolls est un road movie dans lequel les personnages s’accrochent les uns aux autres et vont d’un endroit à un autre alors qu’ils fuient la dernière catastrophe. Un film qui plaira certainement à ceux qui attendent impatiemment de revoir les personnages du classique des Coen.
Note : 7/10
Visionnez la bande-annonce :
© 2023 Le petit septième