« Let’s look at films again, through the eyes of women world director. »
Cette épopée, qui a duré plus de quatre ans, est composée de quarante « chapitres » qui sont racontés par Tilda Swinton, Jane Fonda et d’autres femmes clés du cinéma. Women Make Film: A New Road Movie Through Cinema suit les traces de l’histoire du film: une odyssée de Mark Cousins, qui propose une visite guidée de l’art et de l’art du cinéma.
À l’aide de près d’un millier d’extraits de films provenant de treize décennies et de cinq continents, Cousins se demande comment les films sont fabriqués, tournés et montés; leurs histoires façonnées; et comment ils décrivent la vie, l’amour, la politique, l’humour et la mort. Il réalise cette entreprise à travers le prisme captivant de certains des plus grands réalisateurs du monde – toutes des femmes.
L’an passé, je m’étais mis au défi de regarder, ce que je croyais être le défi ultime, un documentaire de 8h24 : Les âmes mortes. Hé bien, cette année, je récidive avec un plus gros défi encore : un film de 14 heures.
Pour sa projection aux RIDM, Women make film a été découpé en 5 parties. Voici les sujets dont il était question dans chacune d’elles:
Partie 1
Génériques d’ouverture; introduction de personnages; mouvements de caméra; cadrage; création du ton d’un film.
Partie 2
Mise en scène; montage; mise en place du point de vue; gros plans; questions reliées aux relations intergénérationnelles, à l’économie du cinéma et aux découvertes de sujets inusités.
Partie 3
Représentation du corps et de la sexualité; mise en scène du foyer, de la religion, du travail, de la politique; rythme du récit; utilisation de la comédie.
Partie 4
Mélodrame; science-fiction; représentation de tensions; travail du hors-champ; mémoire et temporalité.
Partie 5
Représentation de vies intérieures; questions existentielles; scènes finales; utilisation de la danse et de la chanson.
Ces 5 parties sont redécoupées en un total de 40 chapitres représentant chacun un thème précis. Les titres sont aussi variés que « Montage », « Présentation des personnages », « Sexe », « Mélodrames », etc… Par contre, on se demande, par moments, comment les thèmes ont été classés. On dirait souvent que le hasard dicte les choses…
Women Make Film souffre de deux principaux problèmes : il y a des longueurs, et on s’éparpille beaucoup trop. Je pourrais y ajouter la narration parfois difficile à comprendre. Je suis 100% d’accord avec l’idée de donner des opportunités à toutes et à tous, de façon équitable. Mais lorsqu’on fait de la narration, cela implique aussi d’avoir un anglais (dans ce cas-ci) impécable. Le documentaire étant déjà long et parfois ardu pour la concentration, si on doit, en plus, faire un gros effort pour comprendre la narratrice… Ça devient pénible.
Oui, par moments, c’est long longtemps. Il y a souvent trop d’exemples et trop d’images montrés. Je comprends que le réalisateur voulait démontrer la grandeur de l’oeuvre féminine. Mais, à trop en mettre, on perd l’intérêt. Surtout que certains exemples montre des splendeurs de médiocrité. Dommage, car la majorité des films présentés sont effectivement très pertinents.
L’idée derrière Women Make Film est parfaite. C’est le traitement qui ne rend pas hommage au thème. Ceci dit, je recommande ce film à tous les étudiants en cinéma. L’analyse qu’on y fait des scènes présentées est exceptionnelle. Même si parfois on pousse un peu juste pour démontrer l’importance d’un plan ou d’une séquence.
Bref, au final, ce film pourrait durer 8 heures. Il n’en serait que plus pertinent.
Note : 6/10
Women make film était présenté aux RIDM en novembre 2019.
Visionnez la bande-annonce :
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