Après un tremblement de terre dévastateur, Nga, un vieil éléphant, sent venir la fin d’un monde et approcher sa propre mort. Sanra, son mahout, dernier gardien du site immémorial du cimetière des éléphants, se prépare à effectuer un dernier voyage avec Nga, son ami et compagnon de vie. A l’aube, ils quittent leur campement et pénètrent dans la jungle, poursuivis par une bande de braconniers, avides de s’accaparer le trésor que renferme le cimetière. Commence alors un parcours placé sous le signe du deuil et de la réincarnation, accompagné d’un monologue hypnotique qui nous mène au plus profond de la jungle. Les braconniers mourront tous, les uns après les autres, dans des circonstances mystérieuses et violentes. Au moment d’entrer dans le cimetière, le spectateur demeure ainsi le seul témoin, faisant l’expérience d’un voyage nocturne vers un autre monde.
Cemetery, de Carlos Casas, est un genre de docu-fiction qui se veut immersif, mais qui, au final, est ennuyant à mourir.
Le film comporte quatre parties. La première partie pourrait être identifiée comme un récit visuel avec un protagoniste principal et son éléphant. Un deuxième acte suit un groupe de braconniers qui suivent la trace du mahout et du dernier éléphant. Ces actes sont filmés au Sri Lanka. La troisième partie guide le spectateur jusqu’au cimetière, la nuit. Le public est plongé dans l’obscurité totale et expérimente un paysage sonore complexe d’infrasons et d’enregistrements de champs naturels provenant de divers environnements. Une quatrième partie ou épilogue présente finalement des images uniques d’un désert sans âge.
La première partie est de loin la plus intéressante. On voit la relation qui se développe entre le mahout et l’éléphant. Dommage qu’il n’y ait pas plus d’explications. Quand à la troisième partie, elle est de loin la plus ennuyante. Oui, les sons sont intéressants. Mais, honnêtement, pour pouvoir apprécier, il faut le « setting » parfait. Et ça ne risque pas de se faire pour ceux qui voient le film à la maison.
Le pachyderme est présent dans la première partie du film. Mais ensuite… on ne le voit pratiquement pas. Mais où est ce fichu éléphant qui rend ce supposé documentaire intéressant?
Pourquoi dis-je « supposé » documentaire? Parce qu’à moins que je ne me trompe, la partie sur les braconniers est scénarisée et actée. Et, encore une fois, ennuyante. On se doute bien que les braconniers veulent trouver ce cimetière d’éléphants. Imaginez la quantité de défenses en ivoire qui s’y trouvent. Un vrai trésor. D’ailleurs, on nous le dit dans le premier plan du film. Cette longue séquence est donc totalement inutile.
Depuis toujours, de nombreuses histoires et légendes ont été racontées sur le mythe du cimetière des éléphants. Une montagne infranchissable et une jungle infranchissable conduiraient les aventuriers des cavernes aux rivières souterraines où tous les éléphants viendraient un jour mourir.
C’est ce que Cemetery est supposé montrer. Mais ce mélange entre film expérimental, documentaire et fiction ne passe pas. Après 30 minutes, j’en avais assez. Et, malheureusement, la lourdeur des 3 dernières parties ne permettent pas au spectateur de s’y accrocher. Un film à oublier.
Note : 4.5/10
Cemetery est présenté aux RIDM les 16 et 18 novembre 2019.
Visionnez la bande-annonce :
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