La 48e édition du Festival du nouveau Cinéma présente des films audacieux et décalés. Une place de choix est accordée aux nouvelles technologies. De plus, cette année, on met à l’honneur les femmes dans la programmation.
Je vous parle de deux courts métrages de réalisatrices féminines qui y seront présentés lundi le 14 octobre.
Un dialogue sur l’amour et l’indifférence sur fond d’images apocalyptiques et réelles trouvées sur Internet. Cataclysmes naturels, désastres et villes assiégées fonctionnent comme des organismes post-humains: une matrice incommensurable et fataliste dans laquelle ne reste que l’attente du rien et la contemplation passive. La fin inévitable d’une relation et le déclin de la civilisation convergent vers le même destin.
Ce film, réalisé par Sofía Reyes, est composé d’images de destruction, de laideur et de violence et propose en contraste un dialogue à propos d’un amour.
Reyes a opté pour un dialogue écrit. On comprend qu’il s’agit d’un échange sur l’amour, plus précisément d’un amour agonisant. Du moins, c’est ce que j’en ai compris. Le film n’étant disponible qu’en version originale espagnole, il peut être en partie inaccessible pour ceux qui, comme moi, ne maîtrisent pas la langue.
Les images choisies viennent appuyer le dialogue. Au départ, le thème de l’amour est renforcé par l’image de serpents qui s’enlacent dans un plan d’eau. Viennent ensuite des images de violence, d’explosions et de pleurs. Puis, des images plus positives (un cœur qui bat, par exemple) annoncent un présage d’espoir sur l’amour des interlocuteurs inconnus. Espoir immédiatement anéanti par les images suivantes : un bateau qui tangue dans les vagues ou encore des gens qui se jettent sous un pont.
La juxtaposition du dialogue et des images nous aide à saisir le sens de ce court métrage. Dans l’ensemble, on saisit bien le message que veut véhiculer Reyes dans son film.
La réalisatrice cherchait sûrement à susciter des réactions émotives chez le téléspectateur. On a quand même l’impression que le choix des images, même s’il est en lien avec la thématique du film, est un peu arbitraire. Par contre, dépassée par l’intensité visuelle ainsi que la barrière de la langue, il est possible que je n’aie pas le contexte culturel pour apprécier le film à sa juste valeur.
Note: 7,5/10
Lucas est le fils du fameux pornographe Pierre Woodman. Il s’agit de son histoire.
Dans le film Notre héritage, de Jonathan Vinel avec la participation de Caroline Poggi, on met en scène la relation de deux jeunes adultes.
Au départ, on retrouve Anais et Lucas, timides, qui se découvrent. Anais, elle, sait qu’elle aime Lucas. Mais, elle se demande si Lucas l’aime ou s’il s’en fout. Le film s’intéresse plus particulièrement à la relation qu’entretient Lucas avec l’amour en opposition avec la sexualité. Lucas étant le fils de Pierre Goodman, pornographe connu, rapidement on bascule dans un film décomplexé qui nous montre des scènes hypersexualisées.
Plusieurs thématiques renforcent la dualité ressentie par Lucas. D’abord, Anais est présentée à plusieurs reprises dans le rôle d’un chevalier. Ce symbole démontre que Lucas attribue une certaine vertu à sa copine. Ensuite, vient la thématique des félins, tantôt représentés de façon plus chaste par un chat, ensuite de façon plus sauvage avec des tigres.
Les images des films pornographiques de Pierre Woodman, le père de Lucas, sont toujours présentées en contraste avec la narration de Lucas, qui remet en question sa relation avec Anais, sa relation au sexe et aussi sa relation avec son père. Vinel interroge ainsi le rôle de l’amour dans le sexe et vice versa.
Néanmoins, j’ai trouvé que la trame narrative était un peu faible en opposition au choix des images à caractère pornographique. Encore une fois, l’intensité des images présentées teinte un peu la trame narrative.
Note: 6,5/10
Si vous êtes curieux de découvrir un cinéma novateur et hors du commun, le Festival du nouveau cinéma est pour vous.
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