« Il n’y a pas de hasard, il n’y a que des rendez-vous. »
– Paul Eluard
Georges (Grégory Gadebois) a quitté la France pour le Québec et s’est installé à la campagne avec sa femme Emma (Monia Chokri). Un soir, en rentrant du collège où il enseigne le français à Montréal, il surprend Zack (Noah Parker), un adolescent déscolarisé, en train de fouiller leur maison. Georges voit en ce gosse un nouveau projet de vie et se met en tête de le sauver. Cette décision prise contre l’avis de tous va provoquer des réactions incontrôlées et faire exploser tous les liens qui les unissaient les uns aux autres.
Georges, un professeur de français accompli et vieillissant, a gardé le feu sacré malgré le temps. Il croit encore à la rigueur et au rôle essentiel de l’enseignement pour l’évolution des humains. Son couple, aussi vieillissant, bat de l’aile, sa femme étant légèrement dépressive. Mais, Georges, un monument de sagesse et d’intelligence, domine toutes les situations qui se présentent à lui, au grand malheur de sa compagne et de ses voisins.
Ce film de Claire Devers tend à illustrer le décalage immense que l’on observe parfois entre certains êtres et leur entourage. Cette différence culturelle et intellectuelle peut parfois paraître comme étant du snobisme ou une « hautainerie » pour certains mais, ici, on voit Georges mettre sincèrement ses connaissances au service des plus démunis, Zack à l’occurrence. Il y a tellement d’incompréhension dans ses gestes que des proches voisins vont même jusqu’à y voir une possible tendance à la pédophilie!
En fait, le film propose deux parcours: celui de Georges, venu de France enseigner le français à des incultes de Québécois, et celui de Zack, un Québécois qui ne manque pas d’intelligence, mais de culture et d’éducation. Les deux parcours finiront de façon assez similaire d’ailleurs.
Il ne faut pas croire que la réalisatrice a volontairement tenté de montrer la supériorité de la culture française sur la nôtre, mais on sent que ça pourrait être inscrit dans son inconscient.
Quoi qu’il en soit, son film est réussi; on entre dans le personnage de Georges, on prend pour lui, on voudrait que tout le monde l’aime, mais il est malheureusement entouré de gens exactement comme ceux qui nous entourent et Georges reste seul face à sa différence.
Un bon document aussi sur le système d’éducation actuel, sur la pauvreté intellectuelle qui nous entoure et sur l’incompréhension des uns envers les autres.
À souligner, la présence extraordinaire d’Élise Guilbault dans le rôle de la voisine au bord de la crise de nerfs, grande actrice!
Note: 8.5/10
Visionnez la bande-annonce :
© 2023 Le petit septième