« When we fall into a pit, what we need to do, is not dig any further, but quickly climb out. »
[Lorsque nous tombons dans une fosse, ce que nous devons faire, ce n’est pas de creuser plus loin, mais de sortir rapidement.]
La découverte d’un rayon-X de rapports sexuels provoque des problèmes dans un hôpital. L’administration de l’hôpital s’intéresse davantage à savoir qui pourrait être dans les rayons-X qu’à ceux qui les ont prises. Une infirmière, Yeo Yoon-Young, écrit sa démission parce qu’elle pense que ce pourrait être elle mais, quand elle arrive à l’hôpital le lendemain, il n’y a personne d’autre que la directrice. Tandis que la commotion se poursuit dans l’hôpital, d’étranges gouffres commencent à apparaître à Séoul. De jeunes ouvriers, y compris le petit ami de Yoon-Young, sont mobilisés pour remplir ces gouffres soudains.
Tout en regardant Maggie – ainsi qu’une fois le film terminé –, de la réalisatrice coréenne Yi Ok-seop, je n’ai pu faire d’autre constat que celui-ci : grâce à Fantasia, j’ai encore une fois la chance de réaliser que je n’ai pas tout vu!
Maggie est le genre de film qui nous laisse perplexes, et incertains à savoir si on a aimé ou non… Mais bon…
Je dois admettre ne pas être certain d’avoir tout compris de ce film. Disons-le, Maggie est aussi clair que sa réalisatrice quand elle explique son film :
« I kept quiet even though I knew something was not true. Watching the growing misunderstanding, I felt that the world would adapt to that misunderstanding. Confidence is free from doubt, and so it can be very dangerous. My film describes the process of achieving confidence. But how should I behave after learning the truth? » [J’ai gardé le silence même si je savais que quelque chose n’était pas vrai. En regardant le malentendu croissant, j’ai eu l’impression que le monde s’adapterait à ce malentendu. La confiance est exempte de doute et peut donc être très dangereuse. Mon film décrit le processus d’obtention de la confiance. Mais comment dois-je me comporter après avoir appris la vérité?] Vous voyez?
Malgré tout, je ne peux pas dire que je n’ai pas aimé.
Le malaise causé par cette fichue radiographie est un point de départ des plus intéressants. Une belle excuse pour créer un film poétique, lent, et insaisissable.
Quelle belle symbolique que ces brisures, ces gouffres dans le sol. Les relations humaines seraient-elles comme ces routes qui s’effritent? Ça semble être le point de vue de la réalisatrice. À moins que l’idée ne soit pas simplement d’interroger les mystères de la vie? Une chose est sûre, cette radiographie chamboule la vie de la jeune femme au plus haut point. Non seulement elle remet en cause sa carrière, mais aussi sa vie conjugale. Évidemment, la rencontre fortuite entre Yoon-Young et l’ex-copine de son amoureux ne facilite pas les choses. « Il te frappe? Car moi il me frappait. » Une belle façon d’ajouter un peu de paranoïa dans tout ça.
Maggie est un film ambitieux. Sautant d’une idée à l’autre, d’un proverbe à l’autre ou d’un sous-titre à l’autre, les conventions du cinéma en sont chamboulées. Ah oui… Ladite Maggie n’est pas un des personnages agissant dans ce récit. Non. Il s’agit simplement d’un… Je vous laisse le découvrir. Ce serait trop dommage de vous vendre ce punch.
Premier film imprévisible et charmant de la réalisatrice Yi Ok-seop, Maggie se déploie telle une série de vignettes connexes, à la fois uniques et étranges, interrogeant tour à tour les mystères de l’univers, la nature élusive de la confiance, et ces moments déterminants où les relations s’effritent.
Mais Maggie ne pourrait-elle pas nous dire à qui sont ces organes reproducteurs en pleine action?
Note : 7.5/10
Maggie est présenté au festival Fantasia les 17 et 18 juillet 2019.
Visionnez la bande-annonce :
© 2023 Le petit septième