« How is everything with Brian? »
[Comment vont les choses avec Brian?]
Pour Diane (Mary Kay Place), prendre soin des autres est une priorité. Généreuse, elle tolère difficilement ceux qui s’apitoient sur leur sort. Elle passe ses journées à visiter des amis malades, à faire du bénévolat à la soupe populaire, et à vaillamment veiller sur son fils adulte (Jake Lacy), toxicomane et troublé. Dans l’existence dévouée de Diane plane l’ombre de la culpabilité d’un vieux péché. La solitude lui ouvre de nouvelles formes de perception et d’existence où passé et présent s’entrechoquent, où les gens vont et viennent. Voyant sa vie disparaître sous ses yeux, Diane est confrontée à la possibilité du pardon.
Avec Diane, Kent Jones offre un film sur l’empathie et la solitude d’une femme. Une femme qui vit quelque chose de commun et d’extraordinaire à la fois : sa vie, telle qu’elle la connaît, qui disparaît sous ses yeux alors que le temps passe comme une rivière.
Il y a un thème récurrent dans Diane : la mort. Et ce l’est un peu trop, récurrent. Autour du personnage principal, tout le monde meurt. Il y a tous ceux qui sont morts dans les mois précédents les événements présentés dans le film, et il y a tous ceux qui “nous quittent” pendant les 96 minutes que durent le film.
Il y a tellement de gens qui décèdent, que ça en devient presque drôle, malheureusement. Vers la fin du film, on en vient même à parier sur le prochain cadavre. C’est dommage, car la thématique de la femme qui voit sa vie – et les êtres qui lui sont chers – disparaître tranquillement devant ses yeux est intéressante. Mary Kay Place est bonne et on pourrait y croire. Mais trop, c’est trop. Et, du coup, de beaux moments, pourtant significatifs pour le film, comme celui où Diane se dirige vers la maison et s’arrête pour regarder par la fenêtre avant d’entrer, perdent de leur intérêt. Elle y voit son monde, son univers. Ce sont ces personnes qu’elle aime. Ces personnes que l’on imagine qu’elles vivront pour toujours.
Son fardeau le plus précieux est son fils, Brian, constamment en cure de désintoxication, mais pas totalement honnête au sujet de sa dépendance. Et Diane fait ce que tout parent digne de ce nom ferait… Elle le supporte, le surveille, l’aide. Elle fait tout pour le garder à la surface. Mais peut-on vraiment aider quelqu’un qui ne veut pas s’aider?
Et en bon fils égoïste, Brian envoie promener sa mère fois après fois. Il n’a aucun respect pour elle et, malgré tout, elle reste là pour lui. Il disparaît pendant quelques jours/semaines, sans un seul mot. Puis, il l’appelle alors qu’elle est au chevet de sa cousine qui risque de mourir d’un instant à l’autre. Et elle, elle quitte l’hôpital pour aller rejoindre son fils.
Cette relation mère/fils représente très bien la réalité : peu importe ce qu’un « enfant » fait, sa mère lui pardonnera toujours. Après tout, une mère est une mère.
Malgré une belle performance de Mary Kay Place, Diane ne réussit pas à nous émouvoir, à nous toucher. Il manque quelque chose. La ribambelle de décès brise tout le réalisme du film. Oui, c’est possible de perdre une dizaine de personnes qu’on aime en une ou deux années. Mais, dans un film aussi court, ça donne un rythme trop soutenu pour qu’on puisse y croire. Après tout, on n’est pas dans Game of Thrones.
Note : 6/10
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