« Partir est tout ce que nous connaissons du Ciel,
et tout ce que nous avons besoin de connaitre de l’Enfer. »
Emily Dickinson
Peut-on vraiment savoir ce qu’il y a dans le cœur d’un être qui nous est cher? Le chant d’une sœur est l’histoire intime et délicate de deux sœurs, Marina et Tatiana, qui vivent séparées par le choix que Tatiana a fait en devenant religieuse. Marina, qui a à peine vu ou parlé à sa sœur depuis vingt ans, sent que quelque chose ne va plus. Elle se rend dans un monastère en Grèce pour tenter de retrouver la sœur qu’elle a perdue. Un événement inattendu les mènera toutes les deux sur un chemin qu’elles n’auraient jamais cru pouvoir entreprendre.
Avec A Sister’s Song, Danae Elon offre un documentaire au style très différent de ses deux derniers films. La réalisatrice est très peu présente et donne vraiment toute la place aux deux femmes qu’elle filme.
Jusqu’où peut-on aller au nom de l’amour et pour contribuer au bonheur de l’autre? Marina sent sa sœur malheureuse et veut l’aider. Mais Tatiana veut-elle être aidée? Être sauvée?
Et la cadette refuse obstinément de révéler ses sentiments à sa sœur. Pour elle, divulguer une partie de son âme signifierait trahir sa foi en Dieu. Mais sa sœur ne renoncera pas et tentera de l’aider malgré son refus. A-t-elle le droit d’insister?
Ce doit être très difficile de croire qu’une personne qu’on aime est malheureuse et qu’elle ne veut pas qu’on l’aide. Et c’est cette question que pose le documentaire. Doit-on aider quelqu’un qui ne veut pas être aidé?
Si l’on oublie l’idée de Dieu, A Sister’s Song nous présente un drame humain plus important. Ce drame présenté en un portrait très intime de deux femmes, dont la souffrance trouve une résonance à l’échelle universelle. L’histoire de Marina et de Sœur Jérusalem (Tatiana) peut se retrouver dans toute foi, dans tout chemin d’extrémisme où les familles sont déchirées par la déclaration de l’individu devant un Dieu.
Note : 7.5/10
A Sister’s Song est présenté dans le cadre des RIDM les 12 et 15 novembre 2018.
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