« He’s not a normal man… »
[Ce n’est pas un homme normal…]
La disparition d’une jeune femme finit par obséder un gérant d’immeuble solitaire, qui se met à la rechercher obstinément. La traque de sa locataire évanouie le mène alors vers une curieuse aventure. Guidé par une petite fille, qui pourrait tout aussi bien être la locataire disparue dans sa jeunesse, et alors que des événements étranges commencent à se produire, le propriétaire a de plus en plus de mal à distinguer le rêve de la réalité. Tandis que la douceur de l’enfant semble constituer la seule source de lumière et d’espoir pour celui-ci, elle l’entraîne cependant dans une quatrième dimension… dont il n’est pas certain de pouvoir revenir ni d’y retrouver sa locataire disparue.
Touched, premier long métrage de Karl R. Hearne, est un mystère fantomatique, à la croisée des genres. Ce genre de film dont on ne sait pas trop quoi dire. Le genre de film qui, en tant que critique, m’occasionne une perte de sommeil. Mais voyons voir…
Gabriel (Hugh Thompson) est un homme solitaire, qui a besoin d’une routine très stable dans la vie. Caitlyn (Lola Flanery) est une petite fille qui aurait ou n’aurait pas disparue.
Je sais, ce n’est pas très clair. Pourtant, c’est la meilleure façon de décrire ces deux personnages autour desquels tourne l’intrigue de Touched. L’enquête de Gabriel se déroule en grande partie lors de ses rencontres avec cette étrange fillette. Est-elle réelle? Gabriel est-il fou? Quoi qu’il en soit, les scènes entre ces deux personnages sont empreintes d’un mystère et d’une belle complicité. Les échanges entre les deux nous poussent toujours un peu plus dans l’incertitude et dans le désir. Le désir de comprendre, de savoir.
Lorsque je repense à Touched, c’est le mot mystère qui revient le plus souvent. Et c’est bien cela qui m’embête alors que je tente d’écrire ce texte. Ce film fait clairement partie de ce genre de films pas clairs (oui, oui, c’est un jeu de mots poche), nébuleux, dans lesquels on ne sait pas vraiment si l’on a bien compris ou si l’on est complètement perdu. Mais ici ça marche.
Pour réussir à bien semer ce doute constant dans notre tête, chaque personnage est bien bâti et présenté de façon à nous laisser dans le doute quant à qui il est vraiment. Gabriel est-il un triste type ou un fou dangereux? Caitlyn existe-t-elle réellement? Kat est une alliée de Gabriel ou si elle tente de lui nuire?
À mi-chemin entre un mystère policier et une histoire d’amour entre une figure paternelle improbable et une fillette de neuf ans, cette œuvre onirique, sombre et déroutante dresse un portrait tendre, mais dérangeant de l’isolement humain, creusant les thèmes de la sociopathie et du pouvoir de la bonté humaine.
Vous trouvez que ma critique n’est pas claire? C’est possible. Mais allez voir Touched et on s’en reparle avec plaisir. 😉
Note : 8/10
[do_widget id=patreon_sidebar_user_widget-2]
© 2023 Le petit septième