Le film d’animation Wall (Le mur) de Cam Christiansen, produit par l’Office national du film du Canada (ONF), met en vedette le scénariste de ce docudrame David Hare qui explore les effets du mur construit entre Israël et la Cisjordanie. Aborder la question des relations entre Israël et la Palestine, c’est en quelque sorte se risquer à tenter de résoudre la quadrature du cercle. Il n’y a pas de bonne ou de mauvaise réponse aux questions soulevées par ce film. Et il n’y a, de part et d’autre de ce mur qui ressemble à une frontière, que des gens insatisfaits, frustrés, pessimistes, tristes, humiliés, en colère, et la liste de ces qualificatifs pourrait s’allonger encore et encore sans que ne se pointe une lueur d’espoir.
Les amis israéliens de David Hare, tous issus du monde des arts, sont extrêmement inquiets pour l’avenir de leur pays, allant même jusqu’à se demander pourquoi leurs jeunes compatriotes souhaiteraient demeurer dans ce pays qui n’offre qu’un semblant de vie normale alors que la vie serait beaucoup plus facile ailleurs, en Californie par exemple dit l’un d’eux. Ils se sentent pris au piège entre la vision d’une terre où il fait bon vivre et la réalité de l’occupation des territoires palestiniens.
Pour les amis palestiniens de l’auteur, la réalité est encore plus bouleversante. Leurs terres sont grignotées un peu plus chaque jour par des colonies qui ne sont que des avant-postes pour saisir le territoire sans l’occuper véritablement. Marquer sa présence pour empêcher l’autre d’y vivre et de l’exploiter. Un véritable non-sens.
Les méandres de la pensée de David Hare sont à l’image des méandres de la route qu’il doit emprunter pour se rendre à Naplouse, un rêve qu’il caresse depuis longtemps. Ce voyage en compagnie d’un ami palestinien est parsemé de check point. L’image est saisissante. Un peu partout des soldats, presque des enfants soldats, les empêchent de poursuivre leur trajet. Pendant ce trajet insensé, David Hare fait des allers-retours entre sa pensée et la réalité à laquelle il est confronté. Quand enfin ils atteignent la « terre promise », c’est pour découvrir une ville ravagée par la pauvreté, sans véritable espoir d’une vie meilleure. Dans un grand café, autrefois digne des meilleurs restaurants des grandes villes européennes, ils sont seuls.
David Hare s’étonne que la seule affiche qui orne les murs de plus en plus délabrés en soit une de Saddam Hussein. Cela lui semble tout à fait incongru. L’explication que lui donne alors son ami palestinien reflète bien le gouffre qui sépare ces deux mondes que sont Israël et la Palestine, l’incompréhension que manifeste l’Occident envers la Palestine.
Il aura fallu trois heures aux protagonistes du film pour franchir une distance de 45 minutes à cause de ce mur qui divise ces deux mondes et tout cela pourquoi? Pour éviter les attaques terroristes?
En défigurant un paysage autrefois magnifique. Où est passée la beauté, nous dit Hare. Des deux côtés de ce mur, des artistes ont des interprétations qui se rejoignent en quelque sorte. Écoutez bien le directeur du grand théâtre de Ramallah et le romancier israélien David Grossman.
Wall, avec ses techniques d’animation avancés, a été présenté dans de nombreux festivals où il a été acclamé à juste titre. À voir sans faute pour la forme et le fond.
Note : 9/10
© 2023 Le petit septième
Quel est la date que le film va passer la télé je crois que c’est à TVA
Il faudrait poser la question à TVA ou à votre cablodistributeur.Nous ne connaissons pas les horaires télé.