Ancien concepteur de montagnes russes recyclé en chauffeur de taxi, Seok-geun (Lee Sung-min) trompe sa femme (Jang Young-nam) depuis toujours. Son beau-frère, Bong-soo (Shin Ha-kyun), un chef opérant un restaurant italien avec son épouse (Song Ji-hyo), est pour sa part constamment fidèle, jusqu’à ce qu’il rencontre Jenny (Lee El), une conquête potentielle de Seok-geun qui devient finalement la sienne. Tout se déroule bien pour le mari adultère jusqu’à ce que sa maîtresse décide de se faire engager comme serveuse au restaurant du couple…
Dans What a Man Wants du réalisateur sud-coréen Lee Byeong-heon, un frère et une sœur vivant dans des maisons côte à côte sont, chacun leur tour, témoins des péripéties adultérines de l’autre. Suivant le mauvais exemple de son beau-frère, Bong-soo va lui aussi succomber à la tentation de tromper sa femme pour le meilleur ou pour le pire? Des échappées rocambolesques à la manière d’un théâtre de boulevard rendent ce film léger, mais somme toute inutile d’un point de vue cinématographique.
Seok-geun trompe sa femme dès qu’il en a l’occasion afin d’entretenir la nouveauté et de lui permettre de la chérir à sa manière. Persuadé qu’elle n’a aucune idée de ses péripéties, il s’en vante même à son beau-frère qui le prend la main dans le sac, au point de lui conseiller de tromper sa propre sœur. Bong-soo souhaite rester fidèle à son épouse, mais leur couple ne semble pas au meilleur de sa forme, les réponses acerbes et les réactions amères de sa femme le mèneront dans les bras de sa maîtresse.
Scène après scène, malgré la légèreté que le scénario veut apporter, nous nous apercevons rapidement que les tromperies de chacun deviennent des secrets de polichinelle jusqu’au moment où Seok-geun découvre lui aussi que sa femme le trompait depuis plusieurs années. Finalement, derrière les avis et les jugements de chacun, nous nous apercevons que tous ont quelque chose à se reprocher et ne font pas mieux que les autres.
Ce qui m’a finalement frappée dans ce film, c’est que malgré la promotion humoristique de l’adultère, on s’aperçoit que l’affection (parlons-nous vraiment d’amour) entre Bong-soo et sa maîtresse va redonner confiance au chef, en sa créativité, au point de réussir à convaincre sa femme de changer la spécialité de leur restaurant. Il revit littéralement. Seok-geun, quant à lui, ne prendra pas beaucoup de temps à s’en vouloir d’avoir trompé sa femme depuis si longtemps. J’ai l’espoir de penser que ces écarts de conduite permettent néanmoins d’apporter du bonheur à ceux qui les initient.
Néanmoins, les féministes me pardonneront, mais le titre, What a Man Wants, se veut de mettre les femmes à l’abri de la tentation, ce qui pourtant, même dans le film, n’est pas le cas. L’humain aime céder à la tentation par amour du risque ou de la nouveauté, peu importe son genre.
Pour finir, c’est un film qui se veut humoristique, mais qui manque de piment pour rendre le scénario intéressant. Cela ne retire rien à la qualité du jeu d’acteur, notamment de Shin Ha-kyun qui joue le rôle de Bong-soo.
Note : 5/10
What a Man Wants est présenté à Fantasia les 31 juillet et 1er août 2018.
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