Wallay – Voyage initiatique

« Petit mari, c’est toi! »

Wallay - afficheAdy a 13 ans et n’écoute plus son père qui l’élève seul. Ce dernier, à bout de ressources, décide de confier Ady à son oncle Amadou le temps d’un été. L’oncle Amadou et sa famille habitent de l’autre côté de la Méditerranée… au Burkina Faso! Là-bas, à 13 ans, on se doit de devenir un homme, mais Ady, persuadé de partir en vacances, ne l’entend pas de cette oreille…

Tourné dans plusieurs villes du Burkina Faso, Wallay est le premier film de fiction du documentariste helvéto-burkinabé Berni Goldblat. Le réalisateur nous offre le parcours initiatique d’un jeune en mal d’identité qui se retrouve confronté à un choc des cultures. Son voyage dépaysant est rythmé par ses rencontres et les leçons de vie qu’elles lui apporteront.

Pas facile à aimer

Wallay - Pas facile aimer
Ady et sa grand-mère

Il y a une chose qui m’a particulièrement marqué dans Wallay. Ady, le personnage principal, n’est pas le genre de personnage typique qu’on retrouve dans ce genre de film. Il n’est pas particulièrement attachant. C’est ce que j’appellerais un petit morveux. Et chaque fois qu’on commence à ressentir de la sympathie pour lui, il recommence à agir d’une façon qui brise toute empathie. Par moments, je me suis même retrouvé à espérer que son oncle très dur avec lui réussisse à lui faire subir l’initiation qu’il lui réserve.

Puis vient la grand-mère, et de cela découle un autre moment de « presque » sympathie. Mais le petit morveux revient en force et mon désir de le voir se faire ramasser revient au galop. Et pour moi, c’est un point fort positif au film. Au diable le petit garçon mignon que l’on aime tant et qu’on voudrait voir vaincre l’oncle sévère.

Trouver ses racines

Wallay - Trouver ses racines
Ady et Jean

Par ce voyage au Burkina Faso, Ady va découvrir ses racines. Mais, surtout, il va découvrir que son attitude ne le servira pas très bien dans un pays où le respect des ainés prime sur tout. Il devra aussi réaliser que piquer quelques dollars en France et faire la même chose au Burkina n’a pas les mêmes conséquences.

Wallay s’intéresse à ce moment où le chemin dévie, où la vie de chacun peut se retrouver bouleversée. On utilise le motif du voyage initiatique pour explorer les bouleversements du personnage principal. Mais est-ce que ce retour aux sources peut vraiment changer la vie d’un jeune sur la mauvaise pente? Malgré que je trouve ma question pertinente, le film se penche plutôt sur le voyage que sur la destination.

Je crois beaucoup aux vertus des voyages. Qu’ils soient initiatiques ou non. Mais je ne parle pas d’aller passer deux semaines dans des hôtels de luxe à visiter des lieux touristiques. Je parle plutôt d’aller vivre quelques mois dans un autre pays, dans une autre culture. Voir comment vivent les autres ne peut pas nuire. C’est de cette façon qu’on réalise parfois que notre façon de vivre n’est pas la seule qui existe. Et on n’a pas besoin d’aller au Burkina Faso pour ça.

Mais pour le jeune garçon, ce voyage sera très certainement un choc. Heureusement pour lui, son « cousin » Jean lui montre la voie. Reste à Ady de comprendre que, parfois, la meilleure option est d’accepter qu’on ne soit pas le Roi du monde…

Mais encore…

Wallay - Mais encore
Ady à son arrivée au Burkina Faso

Je trouve toujours ça intéressant lorsqu’un film traite d’un retour aux sources. Ou encore quand on amène les spectateurs à s’interroger sur notre vie d’Occidental versus d’autres modes de vie.

Et à travers le trajet d’Ady, le spectateur saura reconnaître la quête d’identité à laquelle chacun, à un moment de sa vie, est confronté. Savoir d’où l’on vient, connaître les éléments dont nous sommes constitués et les réconcilier, s’il y a lieu, pour mieux vivre notre présent.

Note : 8/10

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