« Chus ton père. Pis un père, ben c’est normal que ça pense à ses enfants… »
David (François Arnaud) voyage. Un voyage singulier qui ne l’amène pas d’un lieu à un autre, mais bien d’un moment à un autre. Cherchant à comprendre cette étrange faculté à se mouvoir sur sa propre ligne du temps, David devra faire face à sa propre chronologie déconstruite ainsi qu’à son passé refoulé.
Présenté en première mondiale lors du dernier festival Fantasia, ainsi qu’à la 41e Mostra de Sao Paulo et au Festival international de Mannheim-Heidleberg, Origami, de Patrick Demers, est un film qui se promène entre science-fiction et drame social. Avec un peu de mythisme japonais… Mais peut-on se promener sur la ligne du temps?
La flèche du temps est l’expression introduite en 1928 par Arthur Eddington pour décrire le phénomène selon lequel le temps semble s’écouler toujours dans la même direction. Cette expression recouvre un ensemble de théories qui explique pourquoi le temps s’écoule de manière unidirectionnelle.
Mais le temps est-il réellement linéaire? David semble croire que non. Et un chercheur japonais l’aide dans sa quête afin de retourner en arrière pour changer le cours d’un événement bouleversant. Mais David est-il un être à part ou simplement un homme qui a perdu le « fil » de la réalité après avoir vécu un traumatisme?
Origami joue sur cette notion floue qui nous tient en équilibre sur la fine ligne qui sépare réalisme et fiction.
Du coup, Origami me laisse quelque peu perplexe. En fait, je dirais que ce long métrage est un film à énigmes… Ou un film à multiples revirements. À mesure qu’on avance et qu’on pense comprendre, il y a un revirement qui nous amène dans une autre direction.
La situation dans laquelle se retrouve David est, à l’image du film, simple et complexe à la fois. Comme Origami mélange les genres, le film peut plaire à plusieurs types de publics. Ce n’est pas toujours le cas dans ce genre de production.
Et sans en dire davantage, on s’associe facilement au personnage de David, même si celui-ci n’est pas un personnage à qui l’on devrait normalement s’identifier.
Et je dois avouer que même une fois le visionnement terminé, on n’est pas trop certain de bien comprendre tout ce qu’on vient de voir. Mais ce n’est pas négatif.
Pour ceux qui ont l’impression que je ne dis pas grand-chose dans cette critique, vous n’avez pas totalement tort. Mon texte est un peu à l’image du film. Dure à déchiffrer. 😉
Mais comme le film se construit sur les revirements de situation et les multiples « punchs », c’est difficile de parler de l’intrigue sans vendre lesdits punchs. Ce que je peux dire, par contre, c’est que l’intrigue est bien construite et le spectateur sera dérouté, du premier plan jusqu’au dernier.
Origami mélange donc voyage dans le temps, symbolisme asiatique et drame psychologique, accompagné d’une intrigue secondaire qui mènera le spectateur dans une réalité qui ne laissera personne indifférent.
Note : 7.5/10
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