Vai! Vai!
[Vas-y! Vas-y!]
Carolina, une Italienne de 80 ans, rencontre Yolaine, une Cubaine de 30 ans, par un dimanche d’été à Montréal. La première s’est mariée à Montréal dans les années 50 à un Italo-québécois. Yolaine vient d’arriver pour rejoindre Frank, lui aussi un Italo-québécois qui se montrera agressif et machiste. Si Carolina n’a pas pu changer son destin, elle pourra au moins modifier celui de Yolaine.
Le court-métrage La fiancée, de Giovanni Princigalli, sera présenté en compétition au Festival international du film panafricain de Cannes, qui aura lieu du 18 au 22 avril à Cannes. Il sera également présenté au Festival cinéma du monde de Sherbrooke, le 14 avril, dans le cadre d’une rétrospective de courts-métrages italiens.
S’il y a une chose que La fiancée montre bien, c’est la diversité culturelle montréalaise. Que l’on pense à la langue ou à l’origine ethnique, Montréal est riche. Ici, on visite la communauté italienne avec Frank et Carolina, deux Italo-québécois.
Frank est un homme autoritaire qui a rencontré sa fiancée Yolaine à Cuba. Il l’a ramenée avec lui à Montréal pour la marier. Mais il semble que la jeune Cubaine n’en a pas vraiment le désir. Elle rencontrera, en se sauvant, Carolina, une femme qui ne parle que très peu français. En fait, elle ne parle que l’italien. C’est souvent le cas des femmes arrivées ici lors des vagues d’immigration italiennes puisque c’étaient principalement les maris qui sortaient pour travailler.
Mais on nous amène à croire que Frank n’est pas un futur mari particulièrement plaisant. Mais honnêtement, outre le fait qu’il semble un peu trop autoritaire, il ne semble pas être une mauvaise personne. Et Yolaine, quant à elle, bien que montrée en victime, vole tout de même 100 $ à son futur mari. Argent qui devait être donné à Santa-Anna pour bénir leur union.
Donc, j’ai un peu de mal à m’identifier à la jeune femme qui tente d’échapper à un mariage forcé, si l’on peut dire…
Autre doute qui survient dans mon esprit : Carolina, une femme de 80 ans, Italienne d’origine, qui semble ancrée dans sa communauté, vient en aide à une jeune immigrante qu’elle ne connait pas. Le problème n’est pas tant qu’elle lui vienne en aide, mais plutôt qu’elle va « trahir » un Italien qu’elle connait assez bien pour aider cette femme qu’elle n’a même jamais rencontrée avant. Je connais assez la communauté italienne de Montréal pour trouver invraisemblable ce genre d’action. Les Italiens de Montréal sont bien intégrés au Québec. Mais ils forment, encore aujourd’hui, un groupe tissé serré. Et donc, que Carolina aide cette jeune Cubaine ne me rentre pas dans la tête…
Malgré ça, La fiancée est un film intéressant. On y voit une réalité montréalaise assez typique. Ce mélange des cultures et des langues qu’on ne voit qu’à peu d’endroits est bien représenté.
La fin nous laisse un peu sur notre faim. Ça semble incomplet. Je suis resté avec une impression que ce film faisait partie d’une série ou d’un tout plus long…
Ainsi, pour quiconque veut découvrir la diversité qu’offre Montréal, La fiancée est un film à voir.
Note : 6,5/10
[do_widget id=patreon_sidebar_user_widget-2]
© 2023 Le petit septième