« Qui sait celui qui sera jugé à la fin… »
Une tempête de pluie s’abat sur Montréal, provoquant un spectaculaire affaissement de terrain au stade Percival-Molson pendant un match de football. La partie est interrompue. En quelques heures, le stade devient un site archéologique protégé et des siècles d’histoire se révèlent sous nos pieds. L’archéologue mohawk Baptiste Asigny (Samian) entreprend des fouilles qui le mènent à la découverte des multiples générations qui ont occupé ce lieu et de leurs secrets enfouis. Baptiste est dès lors déterminé à trouver ce qu’il cherche depuis toujours : la trace du village d’Hochelaga, là où ses ancêtres iroquoiens reçurent Jacques Cartier en octobre 1535.
Hochelaga, Terre des âmes retrace 750 ans d’histoire à partir d’un seul lieu où les âmes de toutes les époques et de toutes les cultures se retrouvent malgré les siècles qui les séparent. Une aventure épique à la reconquête de nos ancêtres.
La sortie d’un film comme celui-ci apporte toujours son lot d’attente. J’avoue que j’allais le voir en me disant que ce serait extraordinaire, ou extra ordinaire…
Vous connaissez l’histoire du Québec? Moi, un peu. Possiblement plus que la moyenne des Québécois. Sans plus. Mais Hochelaga, Terre des âmes m’intriguait.
Des Iroquoiens aux Québécois d’aujourd’hui, en passant par les coureurs des bois et les Patriotes, le nouveau film de François Girard ne se contente pas de nous raconter une histoire. Il nous raconte l’Histoire. Mais il la raconte avec une émotion, une beauté et une touche comme peu savent le faire.
Pour une rare fois, on nous montre ce qu’était l’Amérique avant l’arrivée des Européens. Le tout commence par le résultat d’une guerre entre deux peuples autochtones. C’est par le discours du chaman que nous découvrirons la trame narrative d’Hochelaga, Terre des âmes. Girard, avec des images d’une beauté majestueuse, nous fait découvrir les échanges entre les peuples qui ont contribué à ce que nous sommes aujourd’hui.
On voit non seulement la première rencontre entre Cartier et les Autochtones, mais aussi les relations qui pouvaient (ou qui ne pouvaient) se développer entre les Français coureurs des bois, et les jeunes femmes iroquoises, mais aussi les maladies qui ont perturbé les échanges entre les peuples barbares pour les uns et les autres. On y voit également un Hochelaga couvert par la neige alors que des hommes blancs meurent d’une fièvre violente.
Je ne peux dire si tout est historiquement correct. Par contre, tout semble valide.
Hochelaga, Terre des âmes, c’est aussi un plaidoyer pour le vivre ensemble. Religions autochtones, catholiques, musulmanes et athées se côtoient. Sans oublier les origines diverses des personnages.
Du point de vue de vivre ensemble, il serait temps qu’on apprenne des erreurs du passé afin de ne plus les répéter. La diversité culturelle du Québec ne date pas d’hier. Depuis que les « blancs » se sont invités, notre nation s’est construite en mélangeant les cultures, les origines et les façons de vivre. Ceux qu’on a longtemps appelés « Amérindiens » nous ont acceptés. Peut-être qu’il serait temps de leur faire un peu de place.
C’est d’ailleurs le message qui passe avec ce long métrage. La mixité du Québec ne date pas d’hier, et il est temps de la vivre en acceptant toutes ses facettes.
Pour ceux qui s’attardent à la distribution avant d’aller voir un film, hé bien, sachez que dans Hochelaga, Terre des âmes, vous serez gâté. Outre Samian dans le rôle principal, on retrouve Tony Nardi et Gilles Renaud dans les rôles actuels. Puis, dans le passé, on retrouve Caroline Dhavernas, Vincent Perez, Raoul Trujillo, Tanaya Beatty, David La Haye, Karelle Tremblay et Sébastien Ricard.
Et vous savez quoi? Ils sont tous excellents!
Hochelaga, Terre des hommes ressemble à un effort pour réconcilier les peuples du Québec. Mais toujours peint au même endroit, sur le flanc du mont Royal, là où se seraient rencontrés Cartier et les Autochtones en 1535.
D’ailleurs, un gros bravo à Girard qui n’a pas eu peur, encore une fois, de mettre plusieurs langues dans son film. Du vieux français, il passe à l’iroquoien ou encore à l’atikamekw. Et c’est par ce genre de détail que le réalisateur démontre l’importance du métissage que certains, aujourd’hui encore, s’évertuent à nier.
Dommage qu’on ait la traduction de la langue autochtone lors de la rencontre avec Cartier. Le fait de ne pas comprendre (pour la majorité, évidemment) aurait ajouté à l’expérience du spectateur. Et c’est là mon seul reproche pour cette œuvre qui aurait pu facilement durer plus de 2 heures.
Hochelaga, Terre des âmes plaira tout autant aux amateurs d’histoire, qu’aux amateurs de grands films, ou encore aux amateurs de cinéma plus « grand public ». L’année est encore jeune, je sais. Mais le nouveau Girard prendra certainement une place parmi les meilleurs de l’année.
Note : 9/10
© 2023 Le petit septième
M. Grondin,
Prenez note que Colomb a découvert l’Amérique en 1492… Mais plutôt dans les Antilles. Dans le film Hochelaga, on parle plutôt du français Jacques-Cartier qui a planté une croix à Gaspé en 1534 et continué sa route pour rencontrer les amérindiens d’Hochelaga en 1535.
Vous avez tout à fait raison. J’ai écrit la mauvaise date et le mauvais nom dans la dernière partie de mon texte. Information qui était la bonne en début de texte. Merci de me faire remarquer mon erreur.
Je vais d’ailleurs faire la modification afin que le texte soit juste.
Bonjour je voulais vous dire que l’erreur est toujours présente dans votre texte.
Vous avez bien raison. Je ne l’avais changé qu’à une seule place.
Merci d’avoir pris la peine de m’en avertir. Le changement est fait. Et j’espère bien ne pas en avoir oublié cette fois. 🙂