Dans son film Los Territorios, le réalisateur et jeune producteur de films, Ivan Granovsky, veut nous faire voir et comprendre l’état du monde dans toute sa noirceur. Un bon prétexte pour se promener à travers la planète et s’interroger sur lui-même. La famille et les amis sont mis à contribution, à divers titres.
L’élément déclencheur du film est l’attentat terroriste qui a frappé la rédaction de Charlie Hebdo. Le réalisateur, fils d’un célèbre journaliste argentin, veut comprendre pourquoi se développent les conflits géopolitiques qui affligent notre époque. Il débarque à Paris, puis se rend en Grèce, en Espagne, au Moyen-Orient souvent grâce aux contacts d’un ami intime de la famille, lui aussi grand journaliste, correspondant à l’étranger depuis des lustres au carnet d’adresses bien rempli.
Il connaît peu ou pas la situation qui prévaut vraiment dans les pays qu’il visite. Il ne sait pas comment conduire une entrevue et il n’obtient donc pas de réponses éclairantes. Et il arrive évidemment après les faits sans savoir exactement ce qu’il recherche. Le résultat : quelqu’un qui s’intéresse le moindrement aux questions internationales, même sans être un expert, n’apprend absolument rien de nouveau et se surprend même du peu de préparation du réalisateur. Un exemple parmi d’autres : la surprise qu’il manifeste devant la situation insoutenable des Palestiniens des territoires occupés!!!
Ivan Granovski se définit dans le film comme un correspondant de guerre amateur. Là-dessus il livre la marchandise et il le fait avec beaucoup de dérision, l’aspect le plus intéressant du film, à mon avis. Ses précédents films ont été des fiascos, de ses propres dires, et il est manifestement heureux d’en terminer un. Un peu, beaucoup, grâce à l’appui financier de sa mère, qui lui envoie des courriels lui demandant de rembourser les frais qui s’accumulent sur sa carte de crédit. Le film ne cache rien de ces difficultés et il le fait avec humour. Mais ça ne convainc pas.
Je suis sortie de la salle bien perplexe. J’ai ri à quelques occasions, admiré le grand sens de l’autodérision dont fait preuve le réalisateur de Los Territorios. Mais c’est bien peu après 93 minutes. Peut-être n’ai-je pas saisi le deuxième degré. Ou peut-être est-ce une question de génération.
Note : 5/10
Le film a été projeté aux RIDM 2017.
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