« It’s not a bat… »
« Ce n’est pas une chauve-souris… »
Une chorégraphe à la poursuite de l’inspiration créative s’offre une retraite dans un chalet tout en essayant de sevrer son bébé exigeant et, sans le savoir, réveille un vil cadavre de fées dans le processus. Quand elle découvre les intentions terribles de la créature, elle devra mettre sa créativité à bon usage pour leurrer la bête répugnante.
Latched est une première collaboration entre Justin Harding et Rob Brunner, et une première production pour leur projet Bokeh Collective, créé en 2015, qui est une société de divertissement spécialisée dans les histoires épiques avec une production de pointe comme valeur première. Latched représente leur premier effort en tant que duo. Et il faut croire que leur effort en valait la peine, car le court métrage sera présenté pour le public ce soir (le samedi 16 septembre) au TIFF.
La créature est hideuse… effrayante. Mais ce qui est réellement horrifiant dans ce film, c’est qu’il met en danger un bébé.
Ce que l’on peut faire pour son bébé. Et on le sait bien, on ne touche pas à un bébé. N’importe qui ayant un bébé, ou plutôt étant parent, sait qu’il n’y a rien, aucune situation, aucune créature, aucun monstre, de plus effrayant que de voir son bébé en danger. Quiconque a déjà vu une mère apercevant son bambin en danger, sait ce qu’est réellement la peur, l’horreur.
Dans Latched, on le voit, on le comprend.
Ce n’est pas un secret. On l’apprend dès notre plus jeune âge. Si on croise des bébés animaux dans la nature, il ne faut surtout pas s’approcher d’eux. Pourquoi? Parce que si la mère est proche, elle fera tout, mais vraiment tout, pour défendre ses petits. Et l’Homme (n’en déplaise aux créationnistes) est un animal. Et ici, comme dans la vraie vie, la mère sera prête à tout pour sauver son petit Bowen.
Alana Elmer est totalement convaincante dans le rôle de la pauvre maman. Il faut dire que le coréalisateur, Justin Harding, a réalisé ce film avec sa femme et son fils dans les rôles principaux. Il explique son choix ainsi : « Written specifically for my wife (Alana Elmer) and 14-month-old son (Bowen), this story could only be told with the honest dynamic of a mother and son whose real relationship lures the viewer deeper into an unexpected nightmare. » [Écrite spécifiquement pour ma femme (Alana Elmer) et mon fils de 14 mois (Bowen), cette histoire ne peut être racontée que par la dynamique honnête d’une mère et d’un fils dont la relation réelle attire le spectateur plus profondément dans un cauchemar inattendu.]
Il n’a peut-être pas tort…
La trame musicale de Latched est composée par Vivien Villani. C’est avec la participation d’un orchestre symphonique de 19 instruments que la trame du film parvient à créer un type d’émotion qu’on voit rarement dans un court métrage.
La musique est d’ailleurs un des éléments qui permet au film de danser entre l’image d’horreur et l’image artistique. Un ballet autant pour les yeux que pour les oreilles.
Ce film aux allures de projet de famille aura permis à Alana, une danseuse professionnelle ayant performé pour le Toronto Dance Theatre pendant 12 ans, et à Justin de combiner leurs passions respectives dans ce projet fou : « After Bowen was born, both Alana and I felt a desire to create a new project combining her life-long passion for dance with my filmmaking obsession. » [Après la naissance de Bowen, Alana et moi avons eu envie de créer un nouveau projet combinant sa passion pour la danse avec mon obsession cinématographique.]
Est-ce que j’aurais eu l’audace de réaliser un film terrifiant impliquant mon fils et sa mère? Pas sûr. Mais ce qui est sûr, par contre, c’est que Harding a réussi son pari.
Note : 7/10
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