« Je veux être considéré comme un homme »
Grandir n’est pas facile, surtout pour Zach qui fait rapidement la transition de l’adolescence à l’âge adulte, tant dans le monde moderne que dans sa culture ancienne. Les pressions exercées par son père, aimant mais ferme, les tentations de la vie citadine et le spectre toujours actuel du racisme ne lui facilitent pas la tâche. Finalement, Zach doit embrasser les traditions et la connaissance de ses ancêtres et réveiller le guerrier en lui.
C’est donc un garçon de 10 ans que l’on rencontre au début de Zach’s Ceremony. On le verra grandir jusqu’à ses 16 ans. Et on découvrira, du même coup, sa culture et ses traditions.
Je ne me cacherai pas. Je n’ai pas aimé ce documentaire. En fait, par moments, on a l’impression d’être dans une téléréalité. Ce genre d’émission dans laquelle on suit les chicanes familiales d’un groupe d’individus sans réelle histoire.
Je n’irais pas jusqu’à faire une comparaison directe entre Zach’s Ceremony, d’Aaron Petersen, et les Kardashians, mais il y a un point en commun. Ça ne va nulle part. On suit un jeune garçon qui vieillit tranquillement et qui commence à se rebeller à l’adolescence. Cette rébellion nous amène à une scène de « party » pour les 16 ans de Zach, moment où on a soudainement l’impression de se retrouver dans un rave.
On a droit ensuite à des discussions père/fils, des rencontres de famille et des moments d’amour entre un père et son fils. Et arrive finalement la fameuse cérémonie…
Mais quelle cérémonie au juste? Ah oui, c’est vrai… Il s’agit d’une initiation secrète. On a donc droit à quelques parcelles de ce que c’est. Juste assez pour ne pas que l’on sache réellement ce qui en ressort.
On a ensuite un « homme » en Zach. Un homme que l’on retrouve quelques jours plus tard affalé sur le sofa de son père en train de jouer à des jeux vidéo avec son frère.
Les quelques bons moments viennent lorsqu’on en apprend un peu sur les traditions des autochtones australiens. L’importance et le respect des anciens est d’ailleurs au centre de la culture tribale. On y voit – trop rapidement – la confection du boomerang, instrument central des danses et des fêtes. On voit une vieille femme qui explique la fabrication des tresses de tissus que les jeunes qui participent à l’initiation porteront.
Il y a ce petit volet historique, aussi, où l’on apprend comment les Anglais ont traité les peuples qui vivaient en Australie avant leur arrivée. Un moment vraiment intéressant.
Au début, Zach parle avec enthousiasme de sa prochaine cérémonie d’initiation, une obligation culturelle de sa tribu et une partie essentielle de son patrimoine autochtone. Zach aspire à être considéré comme un homme aux yeux de la société tribale et, plus important encore, à ceux de son père.
Si seulement on se contentait de suivre ce parcours. Mais on tombe ensuite dans cette plate téléréalité dont je parlais au début. Mais suivre le jeune Zachariah pendant plus de 6 ans afin de documenter son évolution est en soi un défi. Un défi que le réalisateur a tout de même très bien relevé.
Par contre, je reste avec un sentiment d’échec par rapport à Zach’s Ceremony. Le sujet des peuples autochtones d’Australie a certainement plus à offrir que ce film fade, sans âme réelle. Et la cérémonie que l’on ne peut voir… Hé bien… Si l’on ne peut pas nous la montrer, qu’on ne perde pas 1h30 à nous en parler.
Note : 6/10
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