« I have a dream… »
Thorkil Bonnesen (Casper Christensen – qui a aussi coécrit le film) fait l’audacieux pari que d’ici un an, il aura réussi à construire la première voiture électrique. C’est une idée farfelue certes, mais pas illogique. Il réussit à trouver l’argent nécessaire pour mener à bien son projet, mais malheureusement, son équipe et lui devront aller s’établir pendant un an dans une petite ville en région pour créer la voiture de l’avenir. Bien entendu, ce groupe extrêmement brillant, mais oh combien excentrique a de la difficulté à s’intégrer aux locaux. Thorkil doit alors trouver la parfaite harmonie au sein de la ville, mais aussi de son équipe s’il veut réussir à mener son projet à terme.
Dan Dream, de Jesper Rofelt, se déroule en plein cœur des années 1980, au Danemark, alors que le prix de l’essence est en hausse et que l’ordinateur personnel fait son entrée sur le marché.
Le dicton dit : « sans risque, on n’a rien ». Hé bien, Thorkil avait bien l’intention d’avoir beaucoup. Imaginez, en 1983, dire à un groupe d’investisseurs que vous allez construire la première voiture électrique… C’est pourtant ce qu’il a fait tout de suite après avoir quitté son emploi, car son employeur manquait de vision.
Mais pour réussir ce coup, Thorkil a besoin d’une bonne équipe. Mais il lui faut des gens qui n’ont rien à perdre. Il part donc à la recherche des meilleurs de chaque domaine, qui n’ont pas de job. Il se retrouve finalement avec une bande de weirdos, mais de grands talents.
Bon… ici, je vais peut-être vendre un punch. Comme le film est basé sur des faits véridiques, vous savez surement qu’il n’y avait pas de voiture électrique sur le marché dans les années ’80… On apprend ainsi, dans Dan Dream, une des raisons possibles à la question : mais pourquoi alors n’y a-t-il pas eu de voiture électrique en circulation avant?
Mais Dan Dream, c’est aussi une comédie hilarante, qui n’a pas peur de franchir les limites et parfois même de nous faire grincer des dents. Et c’est aussi avec une touche kitch que le réalisateur représente les années ’80, touche qui s’agence très bien au ton du film.
Les personnages (et les acteurs) sont aussi géniaux. Que ce soit dans leur subtilité ou dans leur manque de subtilité – je pense à Magnus Millang en manchot macho, dont l’humour douteux et les blagues racistes n’ont d’égal – tout y est.
Mais jamais on ne tombe dans la lourdeur ou le gratuit.
Dan Dream est aussi un film social. De par le côté progressiste du personnage de Thorkil, à l’humour stupide de Vonsil, le réalisateur laisse voir l’évolution de la pensée dans le Danemark des années ’80. Et parlant de Vonsil, je vous pose une question. Combien de jokes racistes consécutives peut-on faire avant de ne plus se trouver drôle? Vous trouverez la réponse si vous regardez le film…
Si vous aimez les comédies noires, sans retenue, mais sans tomber dans le mauvais goût, ce film est pour vous.
Note : 8/10
* Le film sera présenté à Fantasia le 23 juillet.
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