Johanna Pasquali (Alice Pol) est une policière pas comme les autres. Distraite, rêveuse et maladroite, elle est d’un point de vue purement policier sympathique mais totalement nulle. Dotée pourtant de réelles compétences (tir, combat au corps à corps, intuition policière, etc.), sa maladresse fait d’elle une menace pour les criminels, le grand public et ses collègues. Assignée à des missions aussi dangereuses que des voitures mal garées ou des vols à l’étalage, elle s’entraîne sans relâche pendant son temps libre pour réaliser son rêve : être la première femme à intégrer le groupe d’élite du RAID. Acceptée au centre de formation du RAID pour des raisons obscures et politiques, elle se retrouve alors dans les pattes de l’agent Eugène Froissard (Dany Boon), dit Poissard, le plus misogyne des agents du RAID.
Dans son cinquième long métrage en tant que réalisateur, Raid dingue, Dany Boon rend hommage au cinéma américain : « Je voulais que mon personnage rende hommage aux films de Belmondo et à ces polars français qui ont influencé le cinéma américain, comme les films de Bruce Willis par exemple où le héros y apparaît à la fois héroïque mais aussi drôle et maladroit… »
C’est donc une histoire à la Hollywood, où l’on devine la fin que nous offre Boon. Il y a tout de même quelques éléments intéressants et des fous rires au rendez-vous.
« Il y a peu ou pas de comédies d’action dans lesquelles le rôle principal est tenu par un personnage féminin… », précise avec justesse Dany Boon.
Alice Pol joue ici une jeune femme naïveté, sans filtres, incapable de mentir ou de jouer la comédie. Elle est authentique, peut-être trop. Et extrêmement maladroite. Dans les faits, elle n’aurait jamais pu se retrouver là où elle est. Elle n’aurait jamais pu entrer dans la police, et si ç’avait été le cas, elle n’aurait pas conservé son emploi. Et le RAID, on oublie. Il faut dire que sur ce coup, elle a eu de l’aide dont elle ignore tout. Son père (Michel Blanc), ministre de l’Intérieur, y est allé de ses relations. Bon, une fois qu’on fait abstraction de la logique, on peut quand même avoir du plaisir pendant le visionnement.
Précisons tout de même pour ceux qui l’ignorent ce que RAID signifie : recherche, assistance, intervention, dissuasion. Disons que Johanna ne respecte pas vraiment cette ligne de conduite. Impulsive et incontrôlée, elle agit puis réfléchit.
Mais une gonzesse, comme le dit Froissard avec machisme, peut-elle trouver sa place au sein d’une équipe comme le RAID? Dans un grand souci de justesse, Boon a rencontré les hauts placés du RAID, de même que les membres de cette équipe. Sur les quelque 170 hommes, on ne compte que 3 femmes. C’est dire à quel point ce secteur d’intervention est masculin.
À ce souci de justesse, s’ajoute une grosse dose de ridicule. On ne ridiculise pas le corps policier par contre, mais on tourne en dérision des personnages stéréotypés. Le duo formé par Froissard et Pasquali, et le reste de l’équipe du RAID, doivent arrêter le redoutable Gang des Léopards, responsable de gros braquages dans les rues de la capitale. La tâche est de taille entre les maladresses de l’une et les préjugés de l’autre. Ça crée des situations rocambolesques.
Raid dingue est un film qui s’écoute bien, un peu cliché certes, mais rigolo. Sauront-ils arrêter les méchants? Je vous laisse deviner l’issue…
Je termine ici sur un petit clin d’œil que le premier assistant de Dany Boon lui a fait remarquer : « Alice Pol joue là son premier 1er rôle au cinéma, une fonctionnaire de police passionnée… Et “Alice Pol” c’est l’anagramme de “La Police”. Comme quoi, il n’y a pas de hasard. »
Note : 5,5/10
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