Le Petit Septième ne fait pas de critiques des films hollywoodiens. Ce n’est pas dans son mandat. Les collaborateurs cherchent plutôt à faire connaître tous les autres cinémas. Mais je ne peux ici m’empêcher d’écrire un petit texte sur la nouvelle adaptation de La Belle et la Bête. Ce n’est donc pas tant la femme qui écrit, mais la petite fille en moi.
J’ai donc vu La Belle et la Bête de Bill Condon en version originale anglaise (Beauty and the Beast), et en 3D. Et j’ai adoré. Pourquoi? Parce que le film est très fidèle au dessin animé qui a bercé ma jeunesse et que – je l’avoue – je regarde encore à l’occasion. Le réalisateur n’a pas utilisé l’histoire originale comme trame de fond; il lui a littéralement donné vie.
Belle est moins naïve, plus déterminée et fonceuse que dans le dessin animé. C’est là un point positif. Emma Watson est d’ailleurs revenue en entrevue sur son personnage : « C’était important pour moi de comprendre Belle un peu mieux, dit-elle. Je voulais éclaircir certaines questions à son sujet. Comment occupe-t-elle son temps, à part se préoccuper de son père? Qu’est-ce qui la passionne? Nous avons développé son amour des livres et de la lecture, et nous lui avons donné un côté un peu “savant fou” qui nous aide à mieux comprendre pourquoi elle est plutôt marginale. » (extrait d’entrevue publié dans Cineplex). Plus marginale que dans l’original, puisque tôt dans le film tout le village semble se liguer contre elle.
Le père de Belle est dans l’adaptation un artiste et c’est le personnage de sa fille qui se fait inventeur. Et elle semble avoir plus de talent que son père dans ce domaine, si on se souvient des nombreuses difficultés du personnage masculin dans l’animation de 1991.
Il faut dire que j’aime beaucoup Emma Watson. Elle utilise sa notoriété et sa tribune pour militer pour les droits des femmes. Elle est engagée et constante dans ses idées. Watson apporte ainsi une certaine fraîcheur à son personnage (mais peut-être est-ce seulement moi). Elle joue bien, et elle a une très jolie voix parce que oui, La Belle et la Bête, c’est une comédie musicale.
Quant à la Bête (Dan Stevens), elle a un plus grand sens de l’humour et elle est beaucoup plus érudite. Cela est important pour que Belle en tombe amoureuse. Elle ne doit pas être aussi ignare que Gaston et cet aspect n’était certainement pas assez développé jusqu’à ce film. D’ailleurs, elle ne fait pas spontanément don de la bibliothèque du château à Belle. La Bête la mène dans ce lieu un peu par hasard et lui offre la bibliothèque, voyant le plaisir que cette pièce semble lui procurer. Comme j’aimerais avoir une telle bibliothèque aussi! C’est permis de rêver…
On éclaire aussi un peu plus le passé de Belle et de la Bête. On présente un pan de leur enfance qui nous était jusqu’alors inconnu. Cela ne change pas grand-chose au film, somme toute, mais c’est bien fait. Il n’y a pas de décalage dans le ton, et c’est là, à mon avis, le point essentiel.
On se plaît encore une fois à détester Gaston (Luke Evans), qui toujours aussi terriblement imbu de sa personne. Mais c’est son compagnon, LeFou (Josh Gad), qui se démarque le plus. On lui accorde plus d’attention, on fait davantage étalage de ses sentiments, et on suggère fortement son homosexualité. Une telle suggestion aurait certainement moins bien passé au début des années 1990, tout comme les deux couples mixtes (des hommes blancs en couple avec des femmes noires). Et ces changements sont très bien.
Les personnages-objets : Lumière, Big Ben, Mrs. Samovar, Zip, Plumette, L’Armoire et tous les autres correspondaient à mes attentes. Ils rappelaient le dessin animé. Et que dire de la scène du premier dîner au château de Belle : grandiose. Elle est tout aussi magique que dans l’animation.
Pour toutes ces raisons, j’ai aimé la nouvelle adaptation de La Belle et la Bête. Ce n’est pas du grand cinéma, mais c’est un bon film. Du moins, la petite fille en moi a été très satisfaite de sa soirée cinéma.
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