Andreas (Nicolaj Costner-Waldau) et Simon (Ulrich Thomsen) sont policiers et meilleurs amis. Ils mènent tous deux une vie très différente. Andreas a une vie de couple épanouie avec sa ravissante femme (Maria Bonnev) et leur nouveau-né. Simon est récemment divorcé et termine ses soirées à se saouler dans les bars obscurs de la ville. Un matin, ils sont alertés par un voisin pour une violente dispute conjugale. Arrivés chez un couple de drogués, Andreas découvre sur place un bébé laissé à l’abandon dans un placard. Lui-même jeune père, cette affaire le traumatise et va avoir des répercutions dramatiques et inattendues sur sa vie privée.
A Second Chance de la réalisatrice danoise Susanne Bier (oscarisée en 2011 pour son film Revenge) est maintenant disponible en location. Je dois avouer que lorsque j’ai lu le résumé et vu la pochette du DVD (elle semblait tout droit sortie des années 1990), j’étais septique. J’étais convaincue d’être déçue, mais j’avais tort. C’est là un bon thriller, bien que quelque peu difficile à visionner pour la jeune mère que je suis.
Pour ceux qui ne le savent pas, Nicolaj Costner-Waldau est notamment connu pour son rôle de Jaime Lannister dans Game of Thrones. Avec le succès de la série, il n’est pas surprenant d’entendre parler de ce film danois qui a Costner-Waldau pour personnage principal. On mise d’ailleurs sur son personnage de Lannister dans la publicité entourant le film. Quoi qu’il en soit, je ne m’en plains pas. Ce type de visibilité a fait voyager un bon film qui avait d’ailleurs remporté le Prix du jury au Festival international du film policier de Beaune en 2015.
On aborde le thème sensible de la maltraitance d’un enfant. Cela touche la plupart des gens, et ce, qu’ils soient parents ou non. Ainsi, lorsqu’Andreas découvre le bébé du couple de drogués, livré à lui-même, plein d’excréments, on ressent avec lui une certaine fureur. Mais on ne connaît pas alors le fin mot de l’histoire quant à la vie de cet enfant, notamment le type de relation qui unit la mère et l’enfant. Aussi, quand la vie personnelle d’Andreas va sembler partir dans tous les sens – pour ne pas dire, s’effondrer –, ses actions seront menées avec ce qu’il croit être une certaine forme de justice.
« Les actions d’Andreas sont pleines de bonnes intentions mais dans un moment de profond désespoir, il fait un choix profondément immoral. Même si nous comprenons ses raisons, nous devons reconnaître la gravité de son acte, s’interroger sur nos propres valeurs morales et éviter les jugements hâtifs », expliquait la réalisatrice. Ce film est ainsi empreint de violence, parfois de violence physique, mais c’est la violence psychologique qui est la plus difficile à encaisser. Il faut dire que la souffrance amène très souvent son lot de mauvaises décisions.
Le jeu des acteurs n’est pas forcé malgré le sujet (on ne tombe pas dans le mélodrame non plus) et la fin n’est pas hollywoodienne, ce que j’ai d’autant plus apprécié.
A Second Chance présente ainsi différentes réalités familiales : famille dysfonctionnelle dans le cas des toxicomanes, famille unie dans le cas d’Andreas et famille brisée dans le cas de Simon, dans lesquelles l’enfant est toujours au centre du drame.
Comment peut-on priver son enfant des soins primaires (nourriture, hygiène de base et chaleur)? Peut-on surmonter la perte d’un enfant? Peut-on accepter d’être séparé de son enfant et remplacé par une autre figure paternelle?
Et vous, jusqu’où iriez-vous pour préserver votre unité familiale?
Note : 7/10
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