Le sel de la terre

Le sel de la terre – Humanité

Affiche du documentaire Le Seil de la terreGagnant du César du meilleur film documentaire en 2015, du prix spécial Un certain regard à Cannes en 2014 et, au Québec, du Cercle d’or Meilleur documentaire au Festival cinéma du monde de Sherbrooke, Le sel de la terre a par ailleurs été en nomination aux Oscars.

Depuis quarante ans, le photographe Sebastião Salgado parcourt les continents sur les traces d’une humanité en pleine mutation. Alors qu’il a témoigné des événements majeurs qui ont marqué notre histoire récente : conflits internationaux, famine, exode… Il se lance à présent à la découverte de territoires vierges aux paysages grandioses, à la rencontre d’une faune et d’une flore sauvages dans un gigantesque projet photographique, hommage à la beauté de la planète.

Sa vie et son travail nous sont révélés par les regards croisés de son fils, Juliano, qui l’a accompagné dans ses derniers périples et de Wim Wenders, lui-même photographe. Juliano avait filmé son père dès 2004, au commencement de son projet photographique Genesis. Wenders s’est par la suite joint au projet. Les nombreuses images ont nécessité un an et demi de montage. La musique de Laurent Petitgand, qui a très souvent collaboré avec le réalisateur allemand, accompagne magnifiquement l’ensemble.

Le sel de la terre nous présente à la fois la vie et l’œuvre de Sebastião Salgado. On revisite sa vie et on parcourt avec lui différentes photographies qu’il commente. Son visage apparaît alors en surimpression. L’effet est très intéressant. Wim Wenders explique la technique : « J’ai donc imaginé un autre dispositif, une sorte de chambre noire bis, où Sebastião serait assis seul en face d’un écran, regardant ses photos et répondant à mes questions à leur sujet. La caméra était placée derrière l’écran, filmant à travers ses photos, si l’on peut dire, à l’aide d’un miroir à demi transparent. »

Sebastião SalgadoToutes les photos de Salgado sont en noir et blanc. Il joue beaucoup avec les ombres et les lumières, et la composition est magnifique malgré l’horreur que dévoilent certaines images. Il a longuement photographié la misère et la souffrance humaine. Lorsqu’il commence un projet, il s’invertit totalement passant des semaines, voire des mois avec ceux qu’il photographie. Cette proximité entre le photographe et le sujet rend compte d’une profonde humanité et solidarité.

Le film est à la fois beau et terrifiant. L’homme est un être féroce qui est capable des pires atrocités. Le génocide au Rwanda qu’a couvert Salgado n’est qu’un exemple parmi des centaines. Et les richesses de la planète sont terriblement mal divisées.

Le sel de la terre passe de l’exotisme aux ténèbres et renaît à travers une nature luxuriante que l’on retrouve à la fois dans le dernier projet photographique de Salgado, Genesis, et dans l’Institut Terra, un parc national au Brésil.

Note : 9/10

 

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