Premier long métrage du réalisateur russe Ivan I. Tverdovsky seulement âgé de 25 ans, Corrections class présente un groupe d’adolescents marginalisés et leur réalité. Deux projections du film auront lieu dans le cadre du FNC : le 13 octobre à 19 h 30 et le 14 octobre à 13 h 15. Faisant l’école à la maison depuis des années, Lena est enchantée de pouvoir enfin suivre ses cours dans un établissement scolaire. Limitée dans ses déplacements par un fauteuil roulant, elle intègre une classe spéciale qui regroupe des adolescents ayant différentes difficultés d’apprentissage. Elle est immédiatement acceptée. Anton, le beau gars de la bande, tombe rapidement amoureux d’elle, ce qui vient déranger la dynamique du groupe.
Il n’est jamais aisé de s’intégrer à une nouvelle bande. Si l’intégration fonctionne bien, il faut tout de même resté prudent de ne pas déranger l’ordre établi, pour prévenir d’éventuels conflits. Lorsque la nouvelle venue est une jeune femme très mignonne et que les trois gangs de la bande s’éprennent d’elle, le choix ne pourra que mécontenter les autres. Certains assumeront bien ce choix, d’autres pas. Misha sera blessé de voir que Lena préfère Anton à lui. Misha étant le leader négatif du groupe, quand la situation ne lui plaît plus, ça dérape.
Tout comme les films de Gus Van Sant, cette bande de jeunes fait usage de violence et est à la recherche de nouvelles sensations. D’ailleurs, au début du film, un jeune meurt happé par un train. On apprendra qu’il s’agissait de l’un des étudiants de la classe spéciale qu’a intégré Lena. Quand un train approche, ils s’amusent à courir vers les rails, à s’étendre sur la voie, la tête protégée par leurs mains. Ils sont ainsi couchés sous le train, qui défile à toute vitesse. Il s’agit pour eux d’un jeu, qui leur procure de grandes émotions et un sentiment d’euphorie. Mais c’est un jeu dangereux, à l’image de la roulette russe. Ne sait-on jamais ce qui va se passer?
La police intervient à quelques reprises pour qu’ils s’éloignent de la voie ferrée. Mais ces adolescents se moquent de l’autorité. Il faut dire que leurs professeurs ne les écoutent pas vraiment et ne semblent pas très enthousiastes dans leur travail. Les adultes que rencontrera Lena n’auront pas beaucoup de compassion pour son état. L’école ne comporte pas d’ascenseur et elle n’a d’autres choix que d’emprunter les escaliers pour entrer dans l’école et d’autres encore pour se rendre à sa salle de cours. Elle n’est pas paralysée, mais se déplace avec beaucoup de difficulté et de douleur. La directrice de l’école, consciente des problèmes de l’adolescente, l’obligera tout de même à se lever en classe comme les autres. Et la mère d’Anton refuse catégoriquement que son fils fréquente une handicapée, la considérant presque comme une pestiférée. Lorsque l’école réunira les mères de Lena et d’Anton, cette dernière brutalisera la mère de Lena, traitant sa fille de traînée.
À la fin du film, Lena ne porte certainement plus le même regard sur ses années d’école à la maison, auxquelles elle souhaitait si fort mettre un terme.
Corrections class montre les difficultés que rencontrent certains adolescents en marge de la société et le manque de ressources disponibles. C’est par la violence et une fausse indifférence qu’ils font leur chemin!
Note : 8,5/10
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